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  • ILS SONT DE RETOUR

    Mais qui donc me direz-vous ?
    Les  méchants ? Oui si l'on veut, les " méchants " de la langue française : les redondances, les inventions et les non-sens !

    ILS SONT LA PARMI NOUS.
    Et tous les jours nous ne les voyons pas, ou plus précisément nous ne les entendons plus. Ils sont devenus tellement communs que nous les répétons tous en chœur tel un orchestre de perroquets.

    A la lecture du dernier blog (mais si, vous l'avez lu), vous avez compris qu'il était inutile de qualifier une secousse qui secoue, de tenter de contourner un livre en passant par le périphérique,  ou de faire de la " gestion " d'enfants. 

    Aujourd'hui, vous vous rappellerez qu'une accalmie est déjà passagère, qu'on apporte un paquet et qu'on amène un enfant, et que nos tics de langage sont parfois destinés à flatter notre ego...

    Reprenons : l'accalmie passagère est la cousine éloignée de la secousse sismique, l'accalmie étant - déjà - définie comme une interruption momentanée. Merci à vous de ne plus préciser que l'accalmie, forcément passagère, est passagère...

    Ensuite, récapitulons : on gère notre entreprise et on s'occupe de nos enfants. Puis, on apporte des conseils et on amène nos enfants à l'école. Apporter devant désigner un inanimé et amener un animé. Toutefois, cette erreur fréquente peut être pardonnée... " L'erreur est humaine, le pardon divin ", dit Alexander Pope. Alors, en toute fausse modestie, pardonnons ces écarts de langage ! En effet le verbe " amener " peut être utilisé pour signifier " transporter une chose jusqu'à un endroit ". D'où les méprises...

    Enfin, comme l'a si bien décrit Philippe Labro dans Les gens, parfois nous employons des expressions inutiles, témoignage d'un certain snobisme, ou d'un phénomène de mimétisme.  Je cite le passage, vous comprendrez :

    " Un autre tic de langage avait débarqué dans le magma des médias, emprunté sans doute à la pratique des analystes et des analysés. On était " dans " quelque chose. Les people adoraient cela. Et lorsqu'on les interrogeait dans les publications ou émissions consacrées à leurs faits et gestes, à la célébration permanente de leur " mise en danger " ou leur " prise de risque ", ils raffolaient de se décrire " dans " un état d'esprit. Plutôt que de dire : " Je suis indifférent ", ils disaient : " Je suis dans l'indifférence. " [...] Ainsi allait la vulgate de l'époque... "

    A bientôt chers lecteurs et lectrices.