L'instant culture de l'écrivain public : pause-café, pause français

  • L’œil américain du correcteur

    Il paraît que le bon correcteur prend le temps de lire tous les mots, de les photographier un par un pour déceler l’oubli d’une consonne, l’inversion des lettres, le contresens, bref la coquille qui gâche tout le paragraphe. Personnellement, le mot tranquillité me scotche à l’écran. En effet, quoi de mieux que deux l encadrés par deux i pour se sécher la rétine ?

    On dit ainsi que le bon correcteur a l’œil américain. Cette expression signifie qu’il a l’œil sur tout. Il est certainement plus difficile de conserver cet œil américain de nos jours en raison de la lecture sur Internet. Lorsque nous surfons sur le Net, nous cherchons une information et nous la voulons rapidement. Les spécialistes de la rédaction web comparent les lecteurs du Net à des hunters (chasseurs) : ils chassent les informations. Ce constat explique le concept de la pyramide inversée : dans l’article rédigé, on donne l’information cruciale en premier, puis on déroule ensuite en essayant de captiver le lecteur (chasseur donc) pour qu’il ne décroche pas. C’est ce que vous voyez tous les jours dans les médias numériques.

    Notre habitude de lire sur les écrans nous entraîne ainsi à lire plus vite. De plus, lorsque nous lisons, nous repérons quelques lettres d’un mot puis nous passons au suivant, car notre cerveau a identifié le terme en question. Sinon nous ne pourrions pas lire aussi rapidement. Un exemple pour vous en convaincre :

    « Sleon une édtue de l’Uvinertisé de Cmabrigde, l’odrre es ltteers dans les mtos n’a pas d’ipmrotncae, la suele coshe ipmrotnate est que la pmeirère et la drenèire siot à la bnnoe pclae. Le rsete puet êrte dans un dérordse ttoal et vuos puoevz tujoruos lrie snas porlbème. C’est prace que le creaveu hmauin ne lit pas chuaqe ltetre elle-mmêe, mias le mot cmome un tuot. La peruve… »

    Vous comprenez donc pourquoi vous ne voyez jamais la coquille restante avant d’avoir envoyé votre email (c’est toujours après, bien sûr, quand vous le relisez à tête froide). En tant que correctrice, je dois prendre le temps de cajoler chaque mot, alors que mon époque et mon habitude de la lecture m’incitent à la vitesse. Notre rapport actuel au temps est d’ailleurs un sujet traité par Hartmut Rosa, un philosophe et sociologue allemand. Il a parfaitement synthétisé notre sensation de manque de temps alors que la technologie est censée (pas sensée, attention !) nous en faire gagner : « Le problème, c’est que puisque l’on peut produire plus rapidement, on produit plus. Prenons l’exemple du courrier : rédiger un email prend deux fois moins de temps qu’une lettre. Là où écrire dix lettres prenait deux heures, écrire dix emails n’en prend qu’une. Mais au lieu de gagner une heure, nous prenons deux heures pour écrire vingt emails. »

    C’est ballot.

    Avoir l’œil américain requiert de l’attention, une attention au sens, aux erreurs, aux bons usages des majuscules et minuscules entre autres. Vous ne désignez pas le même groupe de personnes si vous évoquez « les Inconnus » ou « des inconnus ». Vous ne faites pas plaisir à votre patron si vous lui demandez « quand pensez-vous ? », au lieu de « qu’en pensez-vous ? » Le sens est différent si vous écrivez « branler du chef » (hocher la tête de haut en bas) et « branler le chef » (…). Vous indiquez deux choses distinctes si vous constatez que « dans le futur, sept salariés sur dix vont travailler en voiture ». Le premier sens peut indiquer que sept salariés sur dix se rendront au travail en voiture, mais le deuxième peut laisser entendre qu’à l’avenir sept salariés sur dix travailleront dans leur voiture.

    Nous parlerons peut-être des amphibologies (« double sens présenté par une proposition », selon Le Robert) dans un prochain blog, mais si vous souhaitez des liens relatifs aux aspects évoqués dans le billet de ce jour, ils vous attendent en fin d’article.

    Vous pouvez déjà retenir que pour garder l’œil américain, le correcteur doit être attentif et lire lentement. Tout un programme de nos jours.

    Avoir l’œil américain, origines de l’expression : https://serd.hypotheses.org/6880

    Interview d’Hartmut Rosa : https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/04/01/hartmut-rosa-plus-on-economise-le-temps-plus-on-a-la-sensation-d-en-manquer_4893818_4497916.html

  • Comment les pauses vous aideront à devenir un correcteur ou une correctrice plus rapide

    Une fois n'est pas coutume, je reprends ci-dessous un article publié pour Scribbr destiné à mes collègues correcteurs et correctrices. Pour respecter les habitudes de Scribbr, je me suis essayée à l'écriture inclusive, comme vous pourrez l'observer dans les lignes qui suivent. De plus, je suppose qu'une lecture sur la manière d'améliorer sa concentration en télétravail devrait accaparer toute votre attention en ces temps où le travail à distance se généralise  

    En ce qui me concerne, travailler le plus souvent seule, de manière quotidienne, face à un écran est quelque chose qui m’est très agréable. Pourtant, beaucoup de mes connaissances me plaignent. Il m’est souvent difficile de leur faire comprendre que je prends beaucoup de plaisir à exercer mon activité de cette manière. Einstein dit qu’il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. Suivant son bon sens, je tente une explication, et si je vois que la personne n’est pas convaincue, j’évite de me disperser dans de longues tirades.

    Néanmoins, je dois bien admettre que travailler plusieurs heures par jour assise, immobile, les yeux rivés face à un écran n’est pas ce qu’il y a de plus sain. Le corps n’est pas assez sollicité, contrairement aux yeux qui le sont trop. Et, à domicile, nous n’avons aucun·e collègue qui détourne notre regard de l’écran, hormis pour celles/ceux qui ont un·e chat·te, ou un·e colocataire traînant en pyjama à 16 heures et demandant où sont les bières, les cigarettes et où se trouve la lessive. Non, en fait, pas la lessive.

    Il est donc indispensable de se ménager des pauses. Celles-ci peuvent varier entre 5 et 20 minutes selon l’heure à laquelle vous avez démarré votre travail, par exemple 5 minutes si vous avez commencé depuis 30 minutes, et 20 minutes si vous vous creusez les méninges depuis 2 heures. Bien que cela soit tentant, il est nécessaire d’éviter de continuer de regarder son écran durant ces pauses. Bien des options sont possibles, mais cet article se concentrera sur l’une des manières les plus saines et efficaces d’occuper votre temps durant une pause : la sophrologie.

     

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    Photo d'Emma Simpson sur Unsplash

     

    La sophrologie est une méthode déclinant des techniques pour améliorer la sérénité et le bien-être de notre corps et de notre mental. Ces techniques peuvent se constituer d’exercices portant sur la respiration, la décontraction musculaire ou l’imagerie mentale (visualisation). Personnellement, en tant qu’ancienne sportive (tennis de table : si, si, c’est un sport), j’avais déjà par le passé effectué de la visualisation pour me projeter dans des situations (de compétition) positives. Cependant, c’est depuis que je suis mère que je mesure pleinement les impressionnants bienfaits de la pratique quotidienne d’exercices de respiration et de relaxation sur ma forme et aussi, il faut bien le dire, mon humeur. Ainsi, je vous suggère de joindre l’utile à l’agréable en pratiquant ces exercices durant vos pauses de travail : ils vous relaxeront, reposeront vos yeux et, surtout, vous mettront dans les meilleures dispositions pour maintenir le niveau de concentration exigé par une correction de plusieurs milliers de mots. Je reprends ici des exemples d’exercices présentés par Clémence Peix Lavallée, une sophrologue française, praticienne, formatrice, conférencière et auteure de plusieurs livres sur le sujet, en bref une experte.

    Tout d’abord, voici mon exercice favori : il est très simple et ses effets ont pour moi été vraiment spectaculaires en quelques semaines seulement. Cette technique se nomme la cohérence cardiaque. Elle dure 3 à 5 minutes. Il est conseillé de la pratiquer assis·e, mais, pour ma part, je préfère m’allonger durant 3 minutes. Il suffit d’inspirer par le nez durant 5 secondes et d’expirer par la bouche pendant 5 secondes. Attention, pour cette pratique, vous devez effectuer une respiration abdominale. Celle-ci implique de gonfler votre ventre à l’inspiration et de le dégonfler durant l’expiration.

    Ensuite, je réalise la technique de la respiration HA afin de retrouver une humeur plus sereine. Cet exercice dure 3 à 5 minutes également. Vous pouvez être debout ou assis·e, le torse bombé vers l’avant, la tête et le corps droits. En inspirant par le nez, vous devez penser au beau, au bon, au merveilleux. Une fois l’inspiration terminée, vous suspendez votre respiration pendant 3 ou 4 secondes. Vous expirez ensuite en prononçant « haaaa » afin de faire sortir toutes les tensions (corporelles, psychiques…) de votre corps. Bloquez de nouveau votre respiration 3 à 4 secondes. Répétez ce cycle trois fois. Les quatre temps de respiration vous éviteront de passer en hyperventilation.

    Enfin, je vous propose un exercice d’une durée de 10 à 20 minutes si vous souhaitez faire une pause un peu plus longue. Il s’agit du training autogène. Comme une majorité d’entre nous, je travaille seule à mon domicile ; il m’est ainsi facile de m’allonger pour le faire. En effet, je n’ai pas de collègues pour me demander ce que je fabrique allongée par terre au milieu de l’open space. C’est tout de suite plus simple. Toutefois, vous pouvez aussi l’effectuer assis·e et le terminer par un étirement des bras et des jambes, un peu comme au réveil. Cet exercice se divise en sept phases durant lesquelles vous devez répéter mentalement certaines phrases trois fois, à l’image des mantras.

    Exercices du training autogène

    Phrases à répéter

    1. Exercice de relaxation

    Je suis calme. Rien ne peut me perturber. Je me sens bien.

    2. Exercice de lourdeur

    Mon bras est lourd. Ma jambe est lourde. Mes bras et mes jambes sont lourds. Tout mon corps est lourd.

    3. Exercice de chaleur

    Mon bras est chaud. Ma jambe est chaude. Mes bras et mes jambes sont chauds. Tout mon corps est chaud.

    4. Réguler le système nerveux autonome

    Mon plexus solaire est chaud.

    5. Ressentir les battements de son cœur

    Mon cœur bat calmement et régulièrement.

    6. Contrôle de sa respiration

    Ma respiration est tout à fait calme, ça respire en moi.

    7. Régulation céphalique

    Mon front est agréablement frais. Ma tête est libre et dégagée.

    Vous disposez maintenant de quelques exercices de sophrologie simples à mettre en place, afin d’optimiser votre concentration et améliorer votre bien-être général. Comme toute pratique, elle ne sera utile que si elle peut être réalisée régulièrement. Qui plus est, les durées de ces exercices s’adaptent idéalement à la technique Pomodoro. Une technique de gestion du temps de travail que vous connaissez déjà certainement en tant que correcteur·rice·s. Pour celles et ceux qui la découvriraient, il s’agit d’une méthode qui découpe les phases de travail en 25 minutes. On effectue 25 minutes de travail, puis 5 minutes de pause durant 1 heure 30. On réalise ensuite 25 minutes de travail, puis on fait une pause de 20 minutes. Vous savez désormais comment combler celles-ci avec efficacité.

     

  • Interview Agathe Costes par RCF

    Bonjour à tous,

    Je ne vais pas me plaindre de recevoir beaucoup de demandes de prestations, mais comme je peine à trouver du temps pour rédiger un nouveau billet de ce blog, je vous propose de commencer cette année avec une courte émission radio de RCF : "C'est quoi le bonheur ?"

    J'ai été interviewée par Fabrice Chrisment pour parler du métier d'écrivain public et de la manière dont je l'exerçais. Alors si cela vous intéresse de m'entendre plutôt que de me lire, il ne vous reste plus qu'à cliquer vers ce lien :

    https://rcf.fr/culture/portraits/agathe-coste

    À très bientôt et certainement... par écrit !

     

  • Mémoire, mémoires, biographie, récit de vie et éloge

    Parmi les différentes prestations que propose un écrivain public, il serait intéressant de s’attarder aujourd’hui sur celles liées au terme « mémoire ». La polysémie est un sujet récurrent de ce blog et ce terme n’y fait pas exception. En effet, un mémoire est un document produit par un étudiant et des mémoires sont des écrits relatant les souvenirs d’une personne. La mémoire est nécessaire pour écrire ses mémoires. Et elle l’est aussi pour honorer la mémoire d’une personne.

    Quand j’apprenais l’anglais, j’ai souvent eu l’impression que les Anglais disposaient de moins de vocabulaire que nous. Souvent, leurs mots avaient de nombreuses significations différentes. J’ai souvenir d’avoir ouvert mon dictionnaire franco-anglais (à l’époque où l’on ouvrait encore des dictionnaires sans effectuer de recherches dans la barre Google) et de m’être arrêtée, assez interloquée, sur l’interminable liste de significations du mot « get ». Toutefois, en écrivant ces lignes, je me suis demandé si cette impression était justifiée. La langue française est-elle réellement plus riche que la langue anglaise ? Il est tout à fait probable que je ne connaisse pas assez bien l’anglais pour en juger. J’ai donc découvert l’article ci-dessous, proposant cet angle sous une perspective intéressante :

    https://fr.babbel.com/fr/magazine/quelle-langue-contient-le-plus-de-mots/

    À sa lecture, il apparaît qu’il est difficile d’être juge en la matière, d’autant plus que les langues vivantes évoluent, contrairement aux langues mortes, dont seule nous reste… la mémoire.

    Pour revenir à celle-ci, sachez qu’un écrivain public peut corriger les mémoires d’étudiants, écrire des éloges funèbres pour honorer la mémoire d’êtres chers, mais aussi accompagner une personne dans la rédaction de ses mémoires. Je précise néanmoins un aspect important. Par déontologie, je corrige seulement les mémoires d’étudiants et ne les rédige jamais, considérant qu’il s’agit là de leur propre travail. En revanche, pour les mémoires étant des récits de vie, mon travail d’écrivain public diffère en fonction des attentes de mes clients. Parfois, ils ont déjà rédigé une partie de leur biographie et souhaitent que j’améliore leurs écrits et en restructure les différentes parties. D’autres fois, ils préfèrent me confier la rédaction de leur récit de vie et je travaille sur ce projet à l’aide d’entretiens avec eux. La situation est similaire pour les éloges funèbres en hommage à la mémoire d’un proche. Dans ce type de travail, si la personne souhaite que je rédige l’écrit, je prends toujours soin de m’entretenir avec elle, notamment afin d’entendre sa manière de parler. Un éloge est un texte qui sera lu en public et la personne doit pouvoir le déclamer avec aisance. Il est ainsi souhaitable que ce texte ait une « musique » correspondant à celle de la personne. Les mots doivent être ceux que celle-ci pourrait utiliser. Pour conclure, un éloge à la mémoire d’une personne est un éloge funèbre, mais les éloges ne sont pas toujours des hommages aux défunts. Nous pouvons tous proposer un discours pour faire l’éloge d’un proche. D’ailleurs, c’est plutôt un beau cadeau. Rare, de surcroît. Alors à vos stylos. Ou si vous recherchez de l’aide, faites appel à un écrivain public, de préférence situé à Dijon…

  • Pourquoi les écrits nous touchent-ils ?

    Au travers d’une lecture, il nous arrive parfois de tomber sur des phrases qui semblent nous être destinées. Elles étaient là, immobiles, tapies dans l’ombre d’un ouvrage refermé. Puis elles apparaissent à nos yeux, évidentes. La précision avec laquelle elles viennent dire ce que nous vivons ou ressentons est troublante. Quelquefois, elles ont même l’air de prédire la suite. Pourquoi les écrits nous touchent-ils autant ?

    En cherchant une réponse à cette question, je pense de nouveau au proverbe de Boileau : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. » Ces phrases nous procurent une vive émotion, certainement parce qu’elles sont intimement liées à notre vécu. L’intensité avec laquelle nous les découvrons est peut-être due au talent de l’auteur les ayant écrites. Les mots s’enchaînent facilement et la phrase est pourvue d’une belle musicalité. Cette impression qui n’était pas encore nettement formulée dans notre esprit l’est devenue et l’auteur l’a décrite avec une aisance qui nous déconcerte. Cette sensation, il la connaît donc, lui aussi ?

    Peut-être est-ce ça la clé de ce qui nous touche. La manière de dépeindre les émotions et ainsi de faire comprendre qu’elles sont universelles. Que ce que nous traversons est aussi vécu par d’autres. J’ignore si mon raisonnement est juste. Et je suis certaine qu’il existe bien d’autres réponses à cette question.

    En tant qu’écrivain public, je dois accompagner des personnes pour améliorer d’une manière ou d’une autre leurs écrits, qu’il s’agisse de les rédiger, les structurer, les corriger ou autre. Je dois essayer de comprendre la personne et son besoin pour mener à bien ce qu’elle attend de moi. L’écrit souhaité peut être d’ordre administratif et il peut consister à convaincre. Je suis d’avis que mon implication doit rester fidèle à l’esprit de la personne me sollicitant. Par exemple, rédiger une lettre de motivation ou une demande d’augmentation implique de concevoir un écrit efficace, mais il est également indispensable que celui-ci soit en adéquation avec ladite personne. Sinon, comment celle-ci va-t-elle pouvoir l’argumenter par la suite ?

    Lorsque des prospects me contactent pour des projets plus personnels, je considère que la démarche est identique. L’écrit souhaité doit toujours ressembler à celui qui en fait la demande. J’en viens ainsi à mon questionnement initial : si l’on veut toucher le destinataire de l’écrit, je suis convaincue qu’il est fondamental d’être cohérent et sincère. Un compte rendu doit être fidèle à l’esprit de celui qui le commande, au même titre qu’un discours doit être fidèle au parler de celui qui le prononcera, car, oui, les fausses notes s’entendent toujours.

    Cet aspect de mon métier me passionne. Mettre à profit mes compétences écrites tout en essayant de respecter le profil de celui ou celle requérant mon aide est une démarche intellectuelle qui m’enrichit toujours et me stimule grandement.

    En ce qui me concerne, le dernier passage sur lequel je me suis arrêtée, songeuse, était de Christophe André : « Face à la douleur ? Respirer. Face à la détresse ? Respirer. Au début, ça me paraissait bien limité comme message. Puis, j’ai compris. Le vrai message, le message complet, c’est : “Commencez par respirer ; tout sera plus clair ensuite.” Ce qu’il y aura à faire ou à penser apparaîtra alors avec plus d’évidence. Respirer ne transforme pas la réalité. Mais respirer transforme l’expérience qu’on a de la réalité. » Oui, en effet, c’est très clair maintenant.

  • La polysémie, quel beau pays !

    Les vacances se terminent, la rentrée reprend ses droits, mais nous sommes encore un peu à cheval entre les mantras des magazines estivaux (éloge de la procrastination, de l’ennui, du temps pour soi, du zen et des heures au ralenti) et la réalité des pas pressés, des cigarettes à demi-consumées et des moteurs vrombissant dès huit heures.

    Pleine de bonnes intentions, j’ai entrepris de rédiger un blog sur les mots ou les expressions à double sens, un phénomène du langage que je trouve tout à fait passionnant. Je suis d’autant plus séduite par ce sujet que le calembour est un plaisir qui peut se partager dans toutes les langues, les Français n’ayant pas l’apanage de l’humour sur les mots polysémiques. J’imagine avec amusement les parallèles allemands ou japonais de ces mots faisant que des confédérés peuvent également être des cons fédérés.

    Cherchant à savoir ce que ces doubles sens pouvaient bien signifier dans le domaine psy, j’ai lu quelques pages sur les dissensions entre Freud et Lacan. Je dois bien avouer que je n’ai pas saisi l’intégralité des passages lus à ce sujet, mais il y en a un qui a tout de même retenu mon attention (enfin, il s’agit surtout de celui que j’ai compris) : « Le mot est un signe, il a une face matérielle, le “signifiant”, et une face conceptuelle, le “signifié”. Le mot équivoque a la particularité d’avoir deux “signifiés”, l’un innocent et l’autre tendancieux, pour un seul “signifiant”. Pour Freud, la pulsion a contourné la censure en abandonnant le signifié tendancieux pour le signifié innocent. De la place de l’analyste qui écoute un mot équivoque, Lacan peut dire que ce qui se déplace, c’est le “signifiant“, qui occupe successivement dans son écoute deux positions différentes, S1 et S2. En se déplaçant ainsi, le signifiant “transporte” un sens nouveau, qui surgit du rapprochement de S1 et de S2. C’est ce transport que Lacan appelle une “métaphore”. »

    Ne pouvant guère citer plus de choses sur ce sujet et la rentrée commençant à peine, je me suis résolue à vous proposer un simple lien vers un (mythique) moment de télévision plutôt que d’explorer durant des heures ce thème en vue d’un résultat très aléatoire. Toutefois, je suis certaine que vous saurez apprécier à sa juste valeur le brio avec lequel Valérie Lemercier excelle dans l’exercice :

    https://www.youtube.com/watch?v=KJ87qO_5KJg

    Pour la petite histoire, j’ai dû écouter une deuxième fois pour comprendre « enrichi ». J’aime bien. Et j’aime beaucoup « compétent » aussi.

    Les joies du langage.

  • La lettre de motivation, vos difficultés, mes conseils

    Écrire une lettre de motivation, quel exercice complexe. Qui ne s’est pas arraché les cheveux à relire une dizaine de fois ce qui après tout n’est qu’un simple courrier généralement constitué d’une page ?

    Ma motivation est-elle suffisamment visible sans verser pour autant dans l’excès ? La société que je contacte est-elle assez mise en valeur ? Mon profil correspond-il réellement à ce que cette entreprise recherche ? Notre cerveau est souvent en ébullition face à ces quelques paragraphes, qui, nous le savons si bien, peuvent parfois être cruciaux pour notre avenir. Ce constat est d’autant plus aigu qu’il n’est pas vraiment évident de parler de soi et le plus souvent impossible de connaître l'interlocuteur qui lira la lettre. Ne pas être informé du profil et de la sensibilité de ce dernier empêche de savoir quels seront réellement les arguments percutants, le ton qui sera le plus approprié, etc. Il faut écrire avec cet élément inconnu, ce qui n’est pas le cas lors d’un entretien d’embauche où, même si l’on rencontre le recruteur pour la première fois, il est possible d’avoir une perception instinctive de sa personnalité. De plus, il peut s’avérer compliqué d’évoquer une société dont les renseignements ne sont pas légion sur Internet. En effet, comment valoriser une entreprise sur laquelle on ne dispose pas ou peu d’informations ?

    Last but not least, si vous recherchez une méthode ou des recommandations pour bien écrire votre lettre, sachez que c’est comme la rédaction d’un CV ou l’éducation des enfants : vous entendrez tout et son contraire. Il faut structurer son texte dans l’ordre du « je-vous-nous » ou plutôt du « vous-je-nous » et pourquoi pas du « nous-vous-je » tant qu’on y est ? Il faut se démarquer, mais il ne faut pas être trop original. Il faut user d’une écriture fluide et agréable à lire, mais il ne faut pas faire du Proust non plus. Sans même parler des bons et mauvais usages de la formule de politesse… Bref, difficile de savoir comment s’y prendre.

    Dans ces conditions, faire appel à une tierce personne, voire un professionnel tel qu’un écrivain public, est d'une grande aide. Le recul que nous n’avons pas, cette autre personne, elle, l’a. Les fautes que vous ne voyez plus tellement vous êtes le nez collé à vos quatre ou cinq paragraphes seront repérées beaucoup plus facilement. Ne pas connaître le texte préalablement écrit aide en outre à déterminer les passages à modifier et à constater si les phrases s’enchaînent naturellement. Une opinion extérieure nous permettra aussi de nous conforter dans notre avis initial ou de mettre en évidence un aspect sur lequel nous avions quelques doutes.

    L’écrivain public peut écrire la lettre de motivation ou en améliorer le contenu si une ébauche a déjà été écrite. Dans tous les cas, un entretien sera indispensable pour bien définir tous les éléments nécessaires (quel est l’objectif ? quel est le profil du candidat ? quelle est la société ciblée ? etc.). Que vous fassiez appel ou non à un professionnel, je me permets dans ce blog de vous livrer une courte liste de conseils, ceux que j’estime importants sur le fond, et non la forme, pour rédiger une lettre de qualité.

    1) Il faut se rappeler pour quelle raison on écrit une lettre de motivation. Elle n’est pas une fin en soi. Une lettre de motivation est la première étape qui permet, ou non, d’accéder à un entretien. Il est souhaitable d’avoir en tête cet objectif, trop souvent oublié. La lettre doit notamment montrer l’attention portée à l’entreprise, les compétences du candidat et suggérer l’intérêt d’une collaboration, mais elle ne doit pas rentrer dans le détail.

    2) La lettre de motivation est systématiquement accompagnée d’un CV. Les deux sont complémentaires et doivent être cohérents ensemble. Le CV détaille, la lettre présente et valorise de manière succincte.

    3) Personnaliser la lettre à l’entreprise sélectionnée est très vivement recommandé. Les recruteurs reçoivent de nombreuses candidatures quotidiennement. Ils s’intéresseront prioritairement à une lettre faisant mention de recherches sur leur société plutôt qu’à une lettre type complètement impersonnelle. Qui plus est, la lettre type peut décrédibiliser le candidat si elle est hors sujet.

    4) Il est impératif de ne pas laisser la moindre faute. Nous en faisons tous et nous devons toujours nous relire. La moindre erreur fera que plusieurs heures de travail seront directement jetées à la poubelle, ou corbeille. Relire silencieusement. Relire à voix haute. Relire en tenant compte uniquement de la construction des phrases (veillez bien aux sujets placés après les verbes, ils sont souvent traîtres). Faire relire par une tierce personne. Relire, relire, relire.

    5) Soignez votre accroche, votre incipit, votre introduction… Appelez ce début de lettre comme vous voulez, mais soignez ces premiers mots ! Au même titre que les premières secondes lorsque nous rencontrons une personne pour la première fois, ce début est fondamental pour la suite de la lettre et l’impression que vous donnerez à son lecteur.

    6) Restez vous-mêmes. Cette suggestion est, certes, une évidence qui relève du bon sens. Pourtant, à trop vouloir cadrer avec le poste recherché on oublie parfois cette nécessité. Cette ligne de conduite vous aidera à savoir ce que vous pouvez mettre en avant ou supprimer. La lettre doit vous correspondre. Ne cherchez pas à paraître trop humble si vous êtes très sûr de vous, ou l’inverse. Votre personnalité apparaîtra durant l’entretien. Qui plus est, les recruteurs sont en quête de profils en adéquation avec leurs besoins. Vous pouvez être excellent dans votre domaine, mais ne pas correspondre au poste ou au tempérament recherchés. Rester ainsi fidèle à ce que vous êtes fera gagner du temps à tout le monde. Vous devez être à l’aise avec votre lettre de motivation, car si elle vous permet d’accéder à l’entretien, vous devrez ensuite argumenter dans le même sens que celle-ci.

    Voilà pour les conseils sur le fond, maintenant je vous souhaite bon courage et vous recommande de ne pas hésiter à faire appel à un écrivain public si vous avez besoin de peaufiner votre travail sur la forme...

     

  • Je suis un écrivain public qui écrit AUSSI pour les robots

    Le 1 est un journal hebdomadaire fondé par deux anciennes, et illustres, plumes du Monde (Éric Fottorino, Laurent Greilsamer) et Nathalie Thiriez, sa directrice artistique. Il a pour particularité de n’être constitué que d’une seule page, qui se déploie progressivement en se dépliant, et de proposer des articles, des dessins, des poèmes, des entretiens répondant à un thème. Sa nature est unique, ses intervenants brillants et ses contenus toujours pertinents. Dans l’un de ses numéros de 2016, le 1 se penchait sur le thème : « Qui choisit l’info ? »

    En le lisant, j’ai découvert l’étendue de ma candeur concernant la circulation des informations. J’ai enfin pleinement assimilé que ceux qui rédigeaient des articles diffusés sur le net optaient délibérément pour une écriture leur permettant de tenir le haut du pavé en matière de PageRank. Ce constat paraît évident, mais ce qui m’a le plus interpellée est ce qu’il en résulte : ceux qui écrivent sur le Web destinent leurs articles à leurs potentiels lecteurs mais aussi, et surtout, à des robots. Pour citer Éric Scherer, Directeur de la prospective à France Télévisions, interrogé par le 1 dans ledit numéro : « À partir des années 2000, certaines rédactions ont privilégié une écriture de titres permettant aux articles d’être bien placés dans les moteurs de recherche. Cette pratique a généré un risque énorme et un cauchemar pour les rédactions : s’apercevoir que Google dirige la conférence de rédaction du matin car c’est en fonction des requêtes et des recherches des internautes la veille qu’on va déterminer les sujets qui intéressent. »

    Lors de la refonte complète de ce site, j’ai consacré quelques jours à me former sur les bonnes pratiques en matière de référencement, afin d’apprendre quelques bons usages de la rédaction sur le Web et d’essayer de maintenir mon site en première page du sacro-saint-Dieu-tout-puissant de l’ère 2.0 : Google. En France, moins de 10 % des utilisateurs osent encore s’aventurer sur d’autres moteurs de recherche. Lors de ces quelques jours d’apprentissage, ce que j’avais compris la moue déconfite à la lecture du précieux 1 s’est confirmé : si je veux que mon site soit vu, je dois écrire pour ceux que je suppose être mes futurs lecteurs, mais également pour nos amis les robots indexeurs. Voilà, je suis un écrivain public qui écrit AUSSI pour les robots. Mea-culpa.

    Écrire — avec efficacité — sur Internet exige notamment de concevoir des phrases courtes, avec une structure classique (sujet-verbe-complément : ne cherchez pas à parler comme Yoda, ça ne sert à rien), d’utiliser des mots et des expressions ciblés selon le sujet exprimé et les lecteurs recherchés. Néanmoins, ces contraintes d’écriture dignes d’un atelier d’écriture de l’Oulipo ne sont pas suffisantes, vous devrez en outre donner à manger fréquemment au géant mondial américain, semer de façon pertinente des liens retour (backlink), susciter les clics vaille que vaille, etc. Enfin, si ce travail de référencement vous ennuie, aujourd’hui on vous propose une nouvelle option, plus frontale : payer. Vous pouvez également faire appel à des professionnels de l’exercice.

    Les autres pages de ce site répondent de façon plus appropriée, ou du moins essaient, aux caractéristiques de ce type de rédaction. En revanche, ce blog n’est vraiment pas un exemple d’écriture pour le Web. Je n’ai pas prêté attention à sa longueur, j’ai souhaité la construction de mes phrases variée pour une lecture plus agréable et je n’ai pas inséré volontairement çà et là les successions de mots adéquates. Ce blog a cependant le mérite de faire vivre mon site et de conserver un lien régulier avec mes contacts. Malgré cette insoutenable pression numérique, j’aspire AUSSI à écrire pour ceux qui sont pourvus de jambes et de bras et non de câbles et de circuits. Car au bout de leur bras il y a des mains, au bout de leurs mains il y a des doigts, et parmi ceux-ci il s’en trouvera bien quelques-uns pour cliquer frénétiquement qu’ils aiment cet article sur Facebook, LinkedIn, Viadeo et propulser ce site sur le podium en page 1.

    Et le serpent se mordit de nouveau la queue. Google, ton univers impitoyable.

    Merci pour ceux qui s’y adonneront en tout cas.

    https://www.facebook.com/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public-182916225107840/

    https://www.linkedin.com/in/agathe-costes-42880336/recent-activity/

    http://www.viadeo.com/p/0021dc14nq1tb4p4

    En complément de lecture et de culture, je vous propose ci-dessous les liens du 1, de l’Oulipo et d’un article récent sur les parts de marché des moteurs de recherche dans le monde.

    http://le1hebdo.fr

    http://oulipo.net/

    http://www.webrankinfo.com/dossiers/etudes/parts-marche-moteurs#gref.

    Bonne lecture et à bientôt.

  • Le Cabinet Agathe Costes vous souhaite ses meilleurs vœux, e dans l’o

    En bon français : « Je vous souhaite mes meilleurs vœux (e dans l’o) pour l’année 2017. »

    Avec un laisser-aller inapproprié pour un écrivain public, mais s’expliquant par un brin de fantaisie : « Jeux voue sweat mais meilleurs veut (œufs dans l’eau) pour la née 2017. »

    Aïe.

    Au-delà du jeu avec les homophones, ce petit exemple démontre avec efficacité la crédibilité qui se joue dans l’orthographe d’un message. Dans les deux cas, l’intention de celui qui écrit ces lignes est d’adresser ses vœux pour la nouvelle année. Il apparaît pourtant clairement que les deux perceptions du lecteur seront diamétralement opposées. Le second message risque de produire l’effet inverse de celui qui était escompté. Veillez donc à bien vous relire ou à faire appel à un écrivain public !

    L’e dans l’o, ou plutôt l’œ (enfin, ne serait-ce pas plutôt l’o dans l’e ? soyons fous), ce caractère que vous n’avez jamais réellement tapé sur un clavier mais que vous avez toujours rectifié en utilisant un clic droit bien senti, aurait en français des origines latines et grecques, au même titre que son « cousin » l’e dans l’a, auquel Gainsbourg a rendu hommage (« t, i, t, i, a… »). Pour votre gouverne et en fonction du sens que vous souhaiterez accorder à l’information qui suit (romantique ? linguistique ?), cette union de deux caractères différents se nomme l’amour, ou la ligature. C’est selon. Un deuxième court exemple qui montre, lui, qu’au-delà des mots en eux-mêmes et de leur orthographe l’interprétation qui en est faite est fondamentale.

    Si jamais ce blog de nouvelle année vous inspire, vous pouvez partager vos vœux et vos fantaisies à l’adresse Facebook du Cabinet (https://fr-fr.facebook.com/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public-182916225107840/) ou sur LinkedIn (https://fr.linkedin.com/in/agathe-costes-42880336).

    Bonne année !

  • Les arismocrates révisent leur géographie, première partie

    « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément. » À la relecture des utilisations de la majuscule dans les noms propres géographiques, je me dis que le proverbe de Boileau est bien joli, mais qu’au vu du niveau de difficulté de certains aspects de la langue française il n’est pas applicable à tout !!!

    Comme pour les autres billets dédiés aux arismocrates, je précise que je me base sur le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.

    Commençons par le grand bazar afin de vous perdre dès le début de cet article : vous souhaitez une fois dans votre vie vous rendre sur le mont Blanc, en effet vous vous sentez inspiré par le massif du Mont-Blanc, mais vous êtes embêté car vous êtes un peu claustrophobe et vous préférez éviter d’emprunter le tunnel du Mont-Blanc.

    Alors, mont Blanc ou Mont-Blanc ?

    Reprenons donc par un début bien concevable et énoncé clairement…

    Un nom propre d’un seul mot indiquant un lieu géographique (Paris, France, Europe…) s'écrit avec une majuscule à sa première lettre. Jusque-là, tout le monde suit. Les ennuis apparaissent généralement lorsque ce nom propre est composé de plusieurs mots.

    Lorsqu’un nom commun, comme un « mont », est individualisé par un adjectif ou un nom propre, comme « blanc » (au hasard), le nom commun reste en bas de casse et l’adjectif/nom propre prend la majuscule, ce qui donne « mont Blanc ». Ainsi, vous pouvez grimper sur le mont Blanc, vous rendre au cap Vert, admirer la baie des Anges, observer la cordillère des Andes, etc.

    Évidemment, sans exceptions, cette règle aurait été trop simple. Le Massif central, le Massif armoricain, le Bassin parisien, le Bassin aquitain et le Pays basque ne font décidément rien comme les autres, pour ne citer qu’eux…

    Mais revenons sur notre mont Blanc. Si les deux mots (« mont » et « blanc ») servent ensemble à caractériser un nom commun (tunnel, massif, etc.), ils deviennent un nom propre comprenant majuscules et tiret, ce qui explique le tunnel du Mont-Blanc et le mont Blanc.

    Des études ont montré que la mémoire à court terme pouvait enregistrer environ sept choses à la fois. Pour ne pas saturer votre espace neuronal lors de cette lecture, je m’en tiendrai donc à ces trois aspects pour cette première partie !

    Retenez bien : le mont Blanc, le tunnel du Mont-Blanc et attention au Massif central ou au Bassin parisien.

    Vous allez me dire que j’insiste avec le mont Blanc, mais la mémoire est aussi aidée par la répétition, alors j’espère que vous pourrez vous souvenir de ces éléments sans trop forcer votre talent !

    À bientôt, sur facebook pour les commentaires (https://fr-fr.facebook.com/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840) ou sur cette page pour le prochain billet.

  • Les arismocrates reviennent, c'est leur fête !

    Un saint prend-il une majuscule ou non ?

    Un sein, non, évidemment,  un seing non plus, même s’il rend un document authentique. Et l’adjectif « sain » a beau être équilibré, il ne bénéficie pas de la distinction suprême des arismocrates : la majuscule !

    Certes, avec tous ces homonymes, nous ne sommes pas plus avancés. Focalisons-nous donc sur le saint.

    Il faut retenir principalement qu’il prend la majuscule lorsqu’il est utilisé au sein (décidément) d’un nom propre. Par exemple, un lieu et ses habitants (les Saint-Quentinois de Saint-Quentin), une fête (la Sainte-Agathe, au hasard), un monument (la Sainte-Chapelle), un ordre (l’ordre de Saint-Lazare) et dans certaines expressions historiques, traditionnelles ou religieuses (le Saint-Esprit), mais pas toutes évidemment, cela aurait été trop simple. Dans ces cas, n’oubliez pas d'ajouter le tiret qui précédera le mot suivant. De plus, vous pouvez employer l’abréviation St ou Ste uniquement lorsqu’ils forment des noms propres, comme ci-dessus.

    Maintenant, après la « noblesse majusculée », voici le reste du monde : les saints avec des minuscules.

    Il est surprenant de remarquer que lorsque vous évoquez le personnage d’un saint, celui-ci s’écrit en minuscules (sainte Agathe, encore au hasard). Et que si vous dites « la fête de sainte Agathe », vous parlez bien de la fête de ce personnage. Si, en revanche, vous vous référez à la Sainte-Agathe, vous mentionnez la fête, donc le groupe de mots redevient nom propre.

    Retenez juste ceci, ce qui vous aidera : la fête de sainte Agathe/la Sainte-Agathe.

    Quand il s’agit de mots composés, la minuscule  doit être conservée : un saint-bernard, des saint-honoré, etc. Puis lorsque « saint » est utilisé comme adjectif, il reste en bas de casse (le saint sacrement, etc.).  

    Voici pour le « peuple ».

    Prochaine étape des arismocrates : la géographie. Je vous préviens, il faudra vous munir d’aspirines. Si, j’insiste sur la nécessité du pluriel pour « aspirines » dans ce contexte.

    Si vous souhaitez ajouter des éléments ou poser des questions concernant ce billet du blog, vous pouvez vous rendre sur la page du Cabinet :

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    À bientôt !

  • Plus les hommes seront éclairés, plus ils seront libres

    Le français est comme la nature : bien fait.

    Ceci dit, il s’avère parfois absurde. Selon le livre Zéro faute, de François de Closets, Nina Catach, linguiste renommée, estime que la langue française comporte 80 % de cohérence et, tout de même, 20 % d’aberrations.

    Aujourd’hui, j’ai constaté deux choses tellement évidentes que je ne les avais jamais remarquées.

    Le Siècle des lumières symbolise le siècle du savoir. Nous sommes éclairés par la lumière, de la même façon que nous sommes « éclairés » par la connaissance. Au sens propre, la lumière nous permet de voir, donc de connaître, ce qui rejoint le sens figuré.

    Parallèlement à ce point, j’ai recherché le concept antagoniste du savoir, en l’occurrence l’ignorance et je me suis interrogée : existe-t-il également une métaphore liée à la lumière pour l’ignorance ?

    Et soudain est apparu — la lumière a donc jailli dans mon esprit – le mot suivant : obscurantisme.

    Il est intéressant de constater que ces deux notions contraires de notre langage sont métaphorisées par deux autres notions opposées de même nature.

    Ainsi connaître et méconnaître se lient à la lumière et à l’obscurité, au visible et au caché, à faire jour ou à dissimuler. Cette dualité peut se développer de façon plus lyrique au travers du jour et de la nuit, voire à la vie et à la mort. Une dichotomie – division qui marque l’opposition – qui n’est pas sans rappeler le yin et le yang. Le plus surprenant étant que le mot dichotomie signifie également « phase de la Lune pendant laquelle une moitié de son disque est caché ». Ce qui ressemble étrangement au yin et au yang !

    Si jamais ce billet vous fait penser à d’autres notions de ce type, n’hésitez pas à venir les partager sur le facebook du cabinet, à l’adresse suivante :

    https://www.facebook.com/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840

    À bientôt !

  • Mes ateliers d’écriture... toute une histoire !

    Quand une consœur m’a proposé de rédiger un texte sur les ateliers d’écriture, ma première pensée a été la suivante : « Diantre ! »

    Parfois, les personnes peinent à écrire parce qu’elles ne trouvent pas les mots. Mon problème était l’inverse : comment synthétiser mes pensées à ce sujet, alors que j’ai des milliards de choses à dire dessus ?

    Voici déjà ce que l’animation de ces ateliers m’apporte.

    En premier lieu, j’aime rechercher les thèmes des séances. Je passe du temps à m’informer, à apprendre et à essayer de trouver une consigne qui va amener les gens à imaginer une histoire. Je suis une insatiable curieuse et j’ai l’impression que je n’aurai jamais assez d’une vie pour tout lire, tout voir, tout entendre. Je m’intéresse à la culture sous toutes ses formes : la création, l’esthétisme, les artistes, leurs personnages, les œuvres… Apprendre au quotidien m’épanouit et quand j’anime un atelier, j’introduis toujours des éléments culturels en lien avec le thème de la séance. Cela permet un échange riche avec les participants qui me font part de leurs connaissances, de leurs histoires ou de leurs coups de cœur.

    Par ailleurs, j’aime entendre des récits, observer de près le processus de création et remarquer avec étonnement que la même consigne va éveiller chez les uns et les autres des idées totalement différentes.

    Enfin, je crois que ce que j’affectionne le plus est de voir les participants se révéler à eux-mêmes. Ils lisent leurs productions en fin de séance, et les retours des uns et des autres leur font pleinement apprécier la qualité de ce qu’ils viennent d’écrire. C’est un moment un peu impalpable, très intime, que les gens savourent avec beaucoup de discrétion, mais que j’aime constamment observer. C’est comme une grande libération intérieure, car, d’une part, il n’est pas toujours aisé de lire devant un groupe et, d’autre part, ils réalisent le plaisir qu’ils ont procuré à leurs pairs grâce à leur texte. Il faut vraiment être confronté à cette situation pour mieux la saisir.

    Mais qu’est-ce qu’un atelier d’écriture ?

    Plusieurs personnes se retrouvent dans une salle, devant une feuille blanche, avec pour seul point de départ la consigne donnée par l’animateur. À partir de la thématique indiquée, ils doivent inventer pendant une durée déterminée (une heure, deux heures...) une histoire.

    La vie d’adulte et le milieu professionnel nous font régulièrement négliger la part de créativité qui existe en chacun de nous. Nous sommes énormément accaparés par des problèmes d’ordre matériel, des solutions à trouver et des tâches à accomplir dans un but précis.

    L’atelier d’écriture est un moment où les personnes oublient ces obligations et peuvent de nouveau ouvrir la porte de leur imaginaire. Dans ce cadre d’activité de loisir, le seul objectif important à mes yeux est de passer des heures agréables en rédigeant une histoire. La méthode des ateliers - donner une consigne d’écriture - se nomme l’écriture créative. C’est un domaine très en vogue dans les pays anglo-saxons, des cours y sont délivrés dans de nombreuses universités. Depuis 2012, l'université du Havre en propose.

    Tout d’abord, les courageux participants doivent surmonter une première angoisse : celle de la page blanche !

    Ensuite, je constate régulièrement les mêmes interrogations de leur part : « Si j’écris ceci de cette manière, est-ce que cela conviendra ? Puis-je ajouter ma suite à ce thème ? »

    Dans un premier temps, je souris, pour une raison très simple : j’ai posé exactement les mêmes questions qu’eux quand j’étais à leur place. Je leur explique que la consigne donnée n’est qu’un prétexte pour stimuler leur imagination et qu'ils peuvent s'en éloigner s'ils le préfèrent.

    Une fois cette « terreur » de la page blanche évacuée, ils doivent faire face à une difficulté supplémentaire : lire leur histoire devant les autres participants.

    Je tiens ainsi à préciser que je suis fréquemment subjuguée par les récits lus lors des ateliers. La richesse du vocabulaire employé, la capacité à capter l’auditeur et le style de chaque personne me laissent souvent admirative. C’est pourquoi j’encourage les hésitants à se lancer. Toutefois, je prends soin de ne pas forcer les gens, car l’écriture révèle une part d’inconscient et lire des choses trop personnelles peut parfois s'avérer gênant. Certains tentent de surmonter ce qui les travaille de cette façon, d’autres non. En tant qu’animatrice, je veille avec attention à prévenir cela et à instaurer une atmosphère bienveillante.

    Par ailleurs, se rendre à un atelier permet de conserver une régularité dans l’écriture et le fait d’exercer cette activité en groupe est encourageant pour avancer dans un projet, ou même chercher à progresser.

    Les séances peuvent se décliner sous différentes formes : pour adultes, mais aussi pour enfants, comportant des jeux avec les mots ou des thématiques personnelles, etc. Les possibilités sont variées. En ce qui me concerne, comme indiqué dans les lignes ci-dessus, j’y ai ajouté une note culturelle. Je prends des exemples en lien avec ma consigne existant dans la littérature, le cinéma, la peinture... Si je propose une histoire autour du flash-back, je vais citer des œuvres où ce procédé est utilisé. Cela permet non seulement aux participants de constater leurs propres réactions quand ils observent ce mécanisme, mais aussi de s’ouvrir à un échange culturel avec les autres.

    Mon amie Sylvie Chaudoreille a trouvé de bien jolis mots pour définir la richesse des ateliers : « Il n’y a jamais en écriture de bon ou de mauvais texte, ne s’écrit à chaque expérience que ce qui “doit” s’écrire et c’est toujours un merveilleux mystère. »

    Je pense qu’elle a entièrement raison.

  • Le pouvoir des mots

    Un ami a eu la délicate attention de m’offrir et de me prêter quelques lectures récemment. Parmi celles-ci figurait un essai sur la parole. Les pépites issues ce texte sont si nombreuses que je ne sais laquelle mettre en avant.

    « Le seul mauvais choix est l’absence de choix », a écrit Amélie Nothomb dans Métaphysique des tubes. Je vais donc citer cette phrase : « La parole est une arme de guerre ou un instrument de paix : elle peut avoir une force de déflagration redoutable ou une puissance de réconciliation inattendue. »

    « La parole est une arme de guerre »

    On dit en effet que les mots blessent, font souffrir, au même titre que des plaies béantes. Ils peuvent heurter, diviser, faire surgir des émotions néfastes telles que la colère, la peine, la jalousie, le ressentiment...

    Je marchais dans la rue hier et j’ai croisé un homme en train de téléphoner. Son ton était emporté, il parlait excessivement fort et surtout… il ne pouvait pas prononcer deux phrases d’affilée. À l’autre bout de la ligne, la personne devait certainement lui couper sans cesse la parole. Au bout d’un moment, il a répété de nombreuses fois, excédé : « Tu m’écoutes ! » Visiblement en vain. Les mots ne parvenaient pas à sortir de sa bouche et cela semblait décupler sa colère. C’était comme si les paroles s’accumulaient à l’intérieur de lui, bloquées par un barrage qui allait bientôt céder sous la pression. Le torrent qui en jaillirait promettait d’être violent.

    « La parole est un instrument de paix »

    Les mots nous lient et nous permettent d’entrer en contact avec les gens. Ils font apparaître les points de vue, les intérêts, la manière de penser et de construire un raisonnement, d’utiliser l’humour, de dire des émotions ou de révéler des sentiments.

    Les mots nous offrent la possibilité de nous mettre d’accord, d’écouter l’avis d’autres personnes et de le confronter au nôtre, de nous réconcilier, de nous rapprocher, de nous étonner et mieux encore : de nous faire rire.

    Ils ont cette incroyable faculté de nous lier ou de nous délier. Peut-être que nous nous en apercevons plus lorsque nous sommes à l’étranger et que nous ne connaissons pas le langage local. Nous pouvons certes nous comprendre grâce aux signes, à l’attitude ou à l’intonation, mais la discussion reste limitée, et nous sentons bien que le lien le sera forcément aussi. On utilise d’ailleurs souvent l’expression suivante : la barrière de la langue. Celle qui nous empêche en quelque sorte d’aller vers l’autre.

    Les mots qui sortent de notre bouche ne sont pas anodins et si on y prête attention on remarque qu’ils subissent énormément notre humeur. Il se pourrait bien que l’une des recettes pour être heureux soit d’employer dès que possible des vocables à connotation positive.

    Je vous laisse essayer cette idée pour l’été, une saison où votre vocabulaire sera forcément plus ensoleillé !

  • Trouver les mots

    Dans une discussion avec un proche, dans un contexte professionnel, lors d’un discours, le principal problème posé est de « trouver les mots ».

    En effet, pourquoi utiliser les mots adéquats est-il si complexe ? On dit parfois que la personne avec qui nous communiquons ne parle pas la même langue que nous afin d’exprimer notre frustration d’être incompris.

    Une phrase de Bernard Werber, extraite de son Encyclopédie du savoir relatif et absolu, résume à merveille cette grande difficulté : « Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. »

    Il faut ajouter à ces neuf possibilités le fait que le sens des mots évolue et que leur signification peut être variée. En fonction du vécu et de la sensibilité, certains vocables résonneront différemment selon les personnes. On peut dire de quelqu’un qu’il est « malin » avec un sous-entendu approbateur comme avec une connotation négative. Par ailleurs, la « préfète » était auparavant la femme du préfet, aujourd’hui elle est celle qui exerce cette fonction. Il faut ajouter à cela l’implicite. Quand je précise que j’ai froid, on peut interpréter qu'il est nécessaire de fermer la fenêtre, à tort ou à raison.

    Dans ce contexte, l’écrivain public rencontre de nouvelles problématiques. Il doit utiliser un langage écrit pour traduire au mieux le message que veut transmettre son client. Première difficulté. De plus, il peut proposer des pistes d’amélioration pour que ce message atteigne avec plus d’efficacité son but. Enfin, je pense que le professionnel doit adapter le vocabulaire qu’il emploie au langage de son client. La lettre, le dossier ou le document demandés doivent selon moi faire apparaître la personnalité du client ou ce qu’il veut montrer d’un produit, d’un lieu, d’un fragment de vie, etc.

    Ceci est mon opinion et il se peut que certains de mes confrères et consœurs ne la partagent pas. Le débat reste ouvert.

    Je pense notamment à la lettre de motivation. Il s’agit d’un courrier dont l’objectif est d’obtenir un rendez-vous. Si jamais la lettre ne reflète pas la personnalité du candidat, les recruteurs pourront regretter un décalage entre le document et la personne qu’ils reçoivent, il existe donc de grandes chances que l'entretien n’aboutisse pas. Mais je peux également prendre l’exemple d’un dossier de presse évoquant un produit. Ce dossier doit présenter clairement son sujet, le valoriser, tout en utilisant un langage adapté à l'image que la marque cherche à faire passer.

    Ainsi, on dénombre beaucoup de difficultés pour l’écrivain public. Toutefois, il bénéficie d’un avantage primordial par rapport à son client : il a du recul. Il est toujours plus évident de parler d’une tierce personne que de soi-même. Par ailleurs, lorsque quelqu'un souhaite communiquer sur un produit ou un service qu’il vend, l’écrivain public percevra plus facilement ce qui pourrait échapper à ses potentiels acheteurs, car lui ne connaît pas ce produit et doit le comprendre, comme cette même cible. Il pourra donc définir plus aisément les points à développer et vérifier en concertation avec son client que le langage correspond bien à son univers.

    Enfin, l’écrivain public maîtrise la communication écrite. Ce qui n’est pas neutre de nos jours. Ainsi, il possède toutes les qualités requises pour vous aider à « trouver les mots ». CQFD !

  • Mesdames et messieurs les arismocrates

    Lors d’une soirée, une amie m’a questionnée : « Comment faut-il écrire madame et monsieur ? Avec ou sans majuscule ? En abrégé ? » J’ai tâché de lui répondre le plus simplement possible. À la vision de ses yeux écarquillés, j’ai saisi que je n’avais pas été très claire. Il est vrai que commencer mon explication en lui détaillant la nature des exceptions ne pouvait l’aider.

    J’étais ainsi déçue de n’avoir pas su synthétiser efficacement ces usages typographiques. Comme le constate – avec beaucoup d’humour - le Dicomoche : « Ce que l’on conçoit mal s’énonce obscurément et les mots pour le dire arrivent péniblement. » Je devais donc mieux concevoir ces règles, afin de les énoncer clairement et mes mots seraient arrivés aisément, merci M. Boileau… ou monsieur Boileau… ou Monsieur Boileau ?!

    C’est ce que nous allons voir.

    Imaginons deux situations distinctes.

    Dans le premier cas, vous vous adressez directement à quelqu’un. Vous lui parlez ou vous lui rédigez une lettre.

    Ainsi, vous prenez votre plus belle plume de paon, la trempez dans de l’encre de Chine, sortez votre papier en vélin et commencez à le gratter harmonieusement de votre élégante écriture calligraphiée. Bref, vous envoyez un mail.

    Dans ce cadre, il est nécessaire d’écrire madame ou monsieur intégralement et en minuscules. Normalement, vous ne devriez pas ajouter la majuscule dans vos courriers (comme dans la phrase : « Je vous prie de recevoir, madame, etc. »).  Cependant, la capitale revient fréquemment par politesse. Elle est donc tolérée et vos interlocuteurs peuvent apprécier d’être ainsi « arismocratisés » par un Madame ou Monsieur. Si le mot est le premier de la phrase, il commence évidemment par une majuscule.

    Dans le second cas, vous évoquez une personne. Si son nom est connu, vous devez rédiger les mots sous leurs formes abrégées : M. et Mme. Par ailleurs, si vous ne savez pas son nom, il faudra alors écrire monsieur ou madame.

    Pour synthétiser – mieux que ma tentative avec mon amie - il faut donc retenir les points suivants :

    - on utilise M. et Mme uniquement lorsque l’on désigne une personne à qui l’on ne s’adresse pas et dont on connaît le patronyme ;

    - à l’inverse, si on parle d’elle sans la connaître, on rédige monsieur ou madame en entier ;

    - on écrit monsieur et madame lorsque l’on s’adresse à la personne, l’ajout de la capitale initiale intervenant souvent dans les courriers par mesure de déférence.

    Enfin, si vous souhaitez oublier ce que vous venez d’acquérir (ou de voir confirmé), il est toujours possible de compléter ces informations par de nouvelles exceptions : la majuscule s’invite lorsque le titre de civilité devient  honorifique en raison de l’Histoire (avec un H également, mais j’y reviendrai…) comme « Monsieur, frère du roi », ou quand le mot constitue le titre d’un ouvrage, comme cette très chère « Madame Bovary ».

    Ce sera tout pour aujourd’hui. J’espère que vous n’écarquillez plus les yeux. 

  • Les arismocrates et les fonctions

    Les règles typographiques étant ce qu’elles sont – une science inexacte sur laquelle très peu de gens parviennent à se mettre d’accord – je vais tenter l’impossible : résumer en quelques textes quels sont les mots qui prennent une majuscule et pour quelles obscures raisons ils paradent ainsi fièrement.

    Les arismocrates sont donc, depuis mon dernier blog, les mots possédant le privilège de la majuscule.

    Aujourd’hui, j’aborderai les fonctions.

    Avez-vous déjà remarqué que dans les écrits les maçons restent des maçons, les fonctionnaires demeurent des fonctionnaires et que les directeurs deviennent des Directeurs ?!

    Il faut croire que la communication écrite respecte nos craintes, parfois infondées, de la hiérarchie. Automatiquement, celui qui se situe en haut de cette échelle se trouve affublé d’une majuscule.

    Le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale n’a :

    1) pas trouvé de nom plus court (c’est fâcheux) ;

    2) jamais mentionné l’emploi de majuscule pour les directeurs.

    Voici ce qu’il indique :

    « Les noms de fonctions, charges ou titres civils, publics ou privés, administratifs ou religieux, se composent normalement en bas de casse. »

    Il émet seulement deux réserves :

    « Toutefois, dans un ouvrage particulier, l’auteur peut utiliser un titre ou une fonction à la place du nom propre d’un personnage facilement reconnaissable ; ce terme pourra alors prendre la majuscule : le conflit entre l’Empereur (Napoléon Ier) et le Pape (Pie VII) […] Dans les textes officiels, on rencontre souvent avec une majuscule initiale : le Président de la République. »

    En effet, président, contrairement à « République » ne devrait pas utiliser de majuscule, mais, comme pour les directeurs/directrices, certains textes, journaux et écrits (courriers) l’ajoutent. Il s’agit d’une mesure de déférence. Ainsi, ces mots peuvent tout de même être tolérés avec ce « léger supplément d'âme ».  

    Cependant, ma consoeur bretonne Marie-Agnès Ollier m'a, en outre, précisé que lorsque l'on évoquait le président de la République, on l'écrivait Président avec une capitale lorsqu'il n'était pas suivi par "de la République" (soit Président, soit président de la République).

    Le français étant, lui, ce qu’il est - un hommage aux exceptions - une seule fonction devrait normalement commencer par une majuscule : celle de Premier ministre. En revanche, retenez bien que les ministres de son gouvernement n’en prennent pas et que leur ministère s’en charge à leur place (de la majuscule, pas du travail…) : le ministère de la Culture, de l’Éducation nationale, etc.

    Je vous laisse méditer sur ces contradictions typiquement françaises en attendant la suite des arismocrates. Heu… Arismocrates ?!

  • Ciel !

    J’ai écouté depuis quelque temps déjà une interview fort intéressante d’Hubert Reeves à la radio. Il évoquait un livre nommé Les mots du ciel dont il a rédigé la préface. Cet ouvrage, écrit par Daniel Kunth, traite de la relation entre notre vocabulaire et le ciel.

    Ray Bradbury disait ceci : « La chose la plus amusante dans ma vie, c'était de me réveiller chaque matin et de courir jusqu'à la machine à écrire parce que j'avais eu une nouvelle idée. » Alors, quand j’ai entendu l’existence de ce livre basculant entre un ciel qui nous laisse rêveurs et des mots qui nous laissent pantois, j’ai suivi les conseils de l’homme aux multiples romans d’anticipation : j’ai foncé ! Certes, il ne s’agissait pas de mon idée, mais je l’ai trouvée tellement brillante (comme une étoile…) que j’ai souhaité la relayer dans ce blog.

    En effet, cet ouvrage nous questionne par exemple sur le lien possible entre un malotru, une star (quoique les deux peuvent parfois ne faire qu’un…) et un désastre. « Malotru » vient du latin « male astrucus » qui signifie « né sous une mauvaise étoile ». « Star » est emprunté à l’anglais et veut dire étoile. Tandis que « désastre » est issu de l’italien disastro, le préfixe dis- possédant une valeur péjorative qui implique que « dis-astro » désigne « mauvais astre ».

    Au-delà de l’étymologie, le ciel nous ramène, simples petits Terriens, à tout ce qui est relatif à la spiritualité, aux croyances. Comme nous n’avons pas encore compris tous ses secrets, nous y plaçons sûrement beaucoup d’espoir.  Le paradis nous y attend, et non le centre de notre chère planète. Un bémol toutefois, mis en avant par Claude Aveline : « Inutile d'interroger le Ciel, il a réponse à tout. » On patientera donc encore un peu avant d’en savoir plus.

    Même la typographie lui rend un hommage appuyé en recommandant des majuscules lorsque l’on évoque les astres (et non lorsqu’on les invoque…). Extrait du Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale : « Les noms de constellations, étoiles, planètes prennent une capitale initiale au mot déterminant ainsi qu’à l’adjectif qui le précède […] Les mots soleil, terre, lune s’écrivent avec une majuscule quand ils désignent l’astre, la planète ou le satellite lui-même (la conquête de la Lune, etc.) et avec une minuscule dans les autres cas (un coucher de soleil…). »

    Ainsi, les astres possèdent le même honneur que vous et moi : leur nom se rédige avec une majuscule.

    Nous verrons dans de futurs blogs les autres « arismocrates » bénéficiant de ce privilège.

    À bientôt !

     

     

     

     

  • Prosopopons

    J’avais déjà abordé dans un blog précédent le fait que la sonorité des mots pouvait nous faire entrevoir quel était leur sens. Un confrère m’avait alors signalé que ce constat se nommait le cratylisme. Toutefois, il faut préciser que le cratylisme affirme que le rapport entre le son et la signification est permanent, ce qui demeure contesté.

    L’expression est issue d’un dialogue entre plusieurs personnages dans un récit de Platon, parmi ceux-ci figurent Cratyle et Hermogène. Le premier prétend qu’existe un lien entre les mots et les choses, tandis que l’autre défend l’idée inverse de l’arbitraire, les hommes définissant les vocables seulement selon leur propre volonté.

    Le débat reste ouvert.

    En attendant cette lutte fratricide entre les pour et les contre, j’ai entendu récemment un mot peu utilisé, mais à la douce mélodie : prosopopée. J’ai tellement apprécié la résonance de ce terme que j’étais persuadée de la splendeur de sa définition ! Il s'agit d'une figure de style et sachant à quel point j’aime les lettres, je me dis que le hasard n’existe pas.

    La prosopopée consiste à faire parler un objet, un absent, un être inanimé ou un animal dans une histoire. Les écrivains et scénaristes utilisent souvent ce procédé pour raconter des récits offrant une vision différente. Levy a inspiré Spielberg en donnant la parole à une séduisante femme fantôme. Le Chat botté de Charles Perrault a connu une seconde vie au cinéma avec le Chat potté. Et quand Baudelaire s’en sert pour évoquer la beauté, la prosopopée prend une tournure bien plus lyrique :

    « Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,

    De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :

    Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles ! »

     Si jamais vous entendez des mots rares, gracieux et méconnus, venez les partager sur la page facebook du Cabinet, là « où tout n’est qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté » !

    http://www.facebook.com/home.php#!/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840  

  • Les mots, les langues, la vie d’un peuple, la société...

    Je suis passionnée par le langage pour de nombreuses raisons. L’une d’entre elles est qu’il constitue un témoignage de la culture de nos sociétés. En effet, le langage est influencé par nos habitudes, nos pratiques, nos coutumes, nos comportements… Ou peut-être est-ce l’inverse et il agit sur nos attitudes, nos traditions et même plus : notre manière de penser.

    Entre la poule et l'œuf...

    Une amie norvégienne m’expliquait que dans leur langue le mot « døgn » signifiait la journée entière, c’est-à-dire le jour et la nuit. En français, nous distinguons bien ces deux parties. Les Norvégiens connaissent des hivers avec seulement cinq heures de jour. Heureusement pour eux, les étés sont beaucoup plus cléments et la lumière est présente dix-neuf heures sur vingt-quatre. Il apparaît logique que dans ce contexte un jour ne soit pas divisé en deux tranches, mais qu'il forme une unité.

    Dans la société japonaise, le travail constitue une valeur primordiale. Ce constat est en train d’évoluer, car les jeunes générations ont vu leurs parents s’épuiser au bureau et ils aspirent ainsi à un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Lorsque je parle d’épuisement, je n’exagère pas, bien au contraire. Des médecins japonais ont carrément inventé un mot, « Karōshi », signifiant littéralement « mort par sur-travail ».

    Les Japonais vivaient auparavant presque à plein temps sur leur lieu professionnel. Il était communément accepté que les journées (les journées/nuits !) se terminent de manière fréquente à minuit et qu’employés et employeurs aillent ensuite boire un verre (l’inverse étant très mal vu). Le « Karōshi » est donc une surcharge de travail entraînant des troubles cardio-vasculaires pouvant mener à une crise cardiaque fatale. Les journées précédant la mort du salarié, les heures de travail sont comptées pour éclaircir la raison du décès. Si ce dernier a effectué des journées de plus de 16 heures de manière récurrente, ou même une de 24 heures, on constate qu’il s’agit d’un « Karōshi ». D’un point de vue économique, les Japonais sont souvent considérés comme les Occidentaux de l’Orient. Espérons que nous ne suivrons pas ce modèle de surcharge de travail dévastateur pour notre santé.

    Il doit exister de nombreux mots employés uniquement dans une seule langue. Si vous détenez d’autres exemples de ce genre, n’hésitez pas à venir les poster à l’adresse facebook du Cabinet :

    http://www.facebook.com/home.php#!/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840

    Cela vous permettra d’éclairer nos lanternes. Sans les prendre pour des vessies, merci !

  • Il est doux comme un agneau : il ne ferait pas de mal à une mouche

    Je me suis amusée, ce week-end avec des amis, à tenter de recenser les expressions rendant hommage à nos chers animaux.

    Force est de constater qu’ils nous inspirent énormément (ça trompe énormément) :

    - muet comme une carpe ;

    - bavard comme une pie ;

    - malade comme un chien ;

    - têtu comme un âne ;

    - nu comme un ver ;

    - rusé comme un renard ;

    - fier comme un coq (Gaulois que nous sommes)…

    Sans compter les métaphores :

    - faire le mouton, l’autruche, la taupe, la marmotte, le requin… 

    Les expressions :

    - la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ;

    - on n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace…

    Les compliments :

    - une haleine de fennec.

    Les compliments à l’intention des femmes :

    - une cougar, une tigresse, un thon, un cachalot, une baleine, etc.

    Même Baudelaire s’est essayé à évoquer nos amies les bêtes, plus précisément les matous. Voici l’un des passages du poème Le Chat, cité ici juste pour le plaisir :

    « De sa fourrure blonde et brune sort un parfum si doux qu’un soir j’en fus embaumé... »

    Mais enfin pourquoi les animaux sont-ils si présents dans notre langage ? Nous parlons d’eux tous les jours, sans même y penser !

    Un livre de l’écrivain américain Jonathan Safran Foer avait fait sensation l’année dernière en France, il traitait de notre étrange rapport aux animaux. En effet, nous pouvons en déguster certains sans aucune vergogne et apprécier la compagnie d’autres (qu’il serait impensable de manger). Nous pouvons en utiliser pour nos propres besoins (les chevaux de trait, les vers pour le compostage), jouer avec d’autres (lancer une balle à un chien, tirer sur un fil devant un chat), les admirer, regarder des documentaires sur eux ou même les tuer pour le « plaisir » de les traquer.

    Ils sont présents dans nos foyers, dans nos assiettes, dans nos langages… Décidément, ils sont partout !

    Pourquoi ?

    Peut-être parce qu’ils nous ont précédés et qu’ils nous survivront.

    Eh oui, c’est le dernier blog avant l’apocalypse !

    Si vous souhaitez faire part d’autres « expressions animalières », rendez-vous sur la page facebook du cabinet :

    http://www.facebook.com/home.php#!/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840

    Pour information, aujourd’hui à Montpellier il a plu comme vache qui pisse : un vrai temps de chien.

    À l’année prochaine !

  • À contresens

    Certains mots possèdent un double sens. D’autres en ont même plus, sans parler des homophones qui peuvent embrumer les esprits les plus éclairés. Tiens, comme nous parlons d’éclairage, de lumière, prenons l’exemple du mot illuminé. Ce dernier peut revêtir deux significations complètement antagonistes : d’un côté un illuminé est un fou qui n’aurait plus toute sa tête, et de l’autre un illuminé représente une personne éveillée, dont l’âme a été « illuminée » par Dieu, le savoir ou la sagesse, en fonction des croyances de chacun.

    D’autres mots présentent également cette caractéristique : 

    - un hôte, peut recevoir ou être invité ;

    - apprendre, veut dire enseigner ou bénéficier d'un enseignement ;

    - plus, on en veut toujours plus alors qu’il n’y a plus rien, etc.

    On appelle cela la polysémie. Ce n’est ni la polygamie, ni la Polynésie. Merci d’y veiller...

    Toutefois, la polysémie comprend aussi des mots ayant plusieurs définitions différentes, mais pas forcément contraires.

    C’est en recherchant des éléments à partir de cette idée que je suis tombée sur un texte écrit par un dénommé… Sigmund Freud. Tout cela après avoir animé quelques jours auparavant un atelier d’écriture sur le… rêve. Freud expose la possibilité qu’une chose figurant dans un rêve puisse signifier son contraire. Un peu comme ces mots. Le fondateur de la psychanalyse évoque ensuite le fait que dans l’Antiquité, les Égyptiens avaient « coutume de donner aux pensées les plus contraires une seule et même consonance verbale et de relier en une sorte d'union indissoluble ce qui de part et d'autre était le plus fortement opposé. » Extrait de l’article Des sens opposés dans les mots primitifs.

    Ce qui nous ramène clairement aux exemples cités plus hauts.

    Ainsi, un seul mot peut exprimer deux significations opposées. Il est même possible de regrouper deux mots de sens contraires pour leur donner un nouveau relief : cette figure de style se nomme l’oxymore. Un silence éloquent est une expression contradictoire, pourtant elle est parfaitement compréhensible.

    Et puis, dans un genre plus trivial et surtout plus amusant, Valérie Lemercier avait indiqué dans une émission de télévision quelques mots dont je vous laisserais retrouver seul le double sens !

    En voici quelques-uns : compétent, tapisser, paniquer…

    C’est évidemment plus comique lorsque c’est elle qui les prononce !

    Si vous avez d’autres propositions farfelues, vous pouvez venir les partager sur ma page facebook :

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    C’est simple comme un clic  qui « aime » !

  • Des phrases (et des hommes) en or

    « Parfois, il faut monter très haut pour comprendre à quel point on est petit. »

    Felix Baumgartner

    La citation est parfaite.

    L’analogie avec le célèbre « c’est un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l’humanité » de Neil Armstrong est criante.

    Felix Baumgartner saute à plus de 38 kilomètres de hauteur, dépasse Mach 1 dans sa petite combinaison high-tech et signe une phrase qui entrera — au même titre que sa performance — dans le livre de l’Histoire par la grande porte.

    Mais pourquoi apprécions-nous autant ces phrases ? Pour quelles raisons certaines parviennent-elles à marquer les esprits aussi longtemps ? Quel est le « petit plus » qui leur permet une notoriété durable ?

    Leur esthétique littéraire ?

    Dans les phrases de Neil Armstrong et de Felix Baumgartner, le vocabulaire employé est rudimentaire. Toutefois, la portée de leur exploit offre une dimension nouvelle à leurs mots.

    Leur originalité ?

    Friedrich Nietzsche a écrit : « Ce qui ne me détruit pas me rend plus fort. » Rien de bien original. En revanche, sa citation est universelle : qui n’a pas souffert ? Qui n’a pas appris de ses erreurs et de ses regrets ? Nous sommes tous, en quelque sorte, des phénix (et pas des Felix pour ceux qui, comme moi, ont le vertige à partir de 4 mètres de haut).

    Leur complexité ?

    Voici ce que le Dalaï-lama aurait répondu à quelqu’un qui lui demandait ce qui le surprenait le plus dans l’humanité :

    « Les hommes... Parce qu'ils perdent la santé pour accumuler de l'argent, ensuite ils perdent de l'argent pour retrouver la santé. Et à penser anxieusement au futur, ils en oublient le présent de telle sorte qu'ils finissent par ne pas vivre ni le présent, ni le futur. Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir... et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu. »

    Une réponse particulièrement juste. À sa lecture, on constate même qu’elle apparaît comme une évidence. Le secret est peut-être là. Prononcer une phrase comprenant des mots simples, ayant une portée universelle et dont personne n’a encore su exprimer l’évidence.

    À croire que lorsque l’on observe les choses de trop près, on ne les voit même plus. Dans ce cas, la sagesse d’un Nietzsche, d’un Dalaï-lama ou d’un Baumgartner peut toujours servir…

    Si vous avez d’autres suggestions pour répondre à ma question, rendez-vous sur la page Facebook du Cabinet :

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    C’est simple comme un clic qui aime.

    À bientôt.

  • Des accents sur les majuscules !

    Mon professeur de CM1 avait coutume de préciser qu’on ne mettait pas d’accent sur les majuscules. Comme il avait une autre habitude qui consistait à tirer les oreilles de ses élèves, j’ai enregistré ses dires tel un robot. Je ne me suis jamais posé la question de savoir s’il avait raison ou non.

    En tant qu’écrivain public, je suis constamment en train de vérifier l’orthographe des mots, leur bon usage grammatical et syntaxique. Et, naturellement, j’ai enquêté sur ce que je considérais être une règle indiscutable : on ne met pas d’accent sur les majuscules.

    Eh bien figurez-vous que l’Académie prétend l’inverse !

    J’ai alors perdu beaucoup de certitudes sur notre langage, mes valeurs, la vie en général…

    J’ai été ébranlée à un point tel que je me suis mise à réfléchir. Incroyable.

    J’ai commencé à cogiter sur la force des idées reçues. Ces idées qui ne viennent pas de nous, mais que nous avons archivées dans notre esprit comme étant certaines. J’avoue que j’ai été un peu effrayée de constater que beaucoup d’entre elles n’étaient pas directement issues de mon propre raisonnement.

    Je continue donc de vérifier et de m’interroger, encore et encore, sur les mots et leurs différentes combinaisons. Je m’aperçois d’ailleurs fréquemment que le sens que nous prêtons à un mot peut manquer de précision. Ou même que la signification de certains d’entre eux évolue avec le temps.

    Les mœurs changent, alors ils se transforment tout en conservant les mêmes lettres.

    Nous en revenons donc à l’éternel débat entre la poule versus l’œuf : le langage influence-t-il la culture ? ou est-ce le langage qui s’adapte en fonction du contexte du lieu et de l’époque ?

    Si cette discussion vous tente, rendez-vous sur la page facebook du Cabinet :

    http://www.facebook.com/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840

    Il suffit "d'aimer" la page. C'est simple comme un coup de pouce. Au propre comme au figuré.

  • La difficulté de se faire comprendre

     

    Vous pouvez l’observer dans le domaine professionnel, comme dans votre vie privée : l’une des clés du succès est la qualité de la communication (orale ou écrite).

    Qu’il s’agisse d’une conversation entre deux personnes, deux entités, d’un message à faire suivre à un groupe de salariés ou d’amis, d’un dialogue au sein d’un couple, la difficulté reste identique. Nos incompréhensions peuvent d’autant plus nous frustrer que l’information que nous cherchons à transmettre nous semble évidente.

    Alors, pourquoi les autres ne nous comprennent-ils donc pas ?!

    Prenons l’exemple le plus simple : une personne A énonce un message à une personne B. La personne A et la personne B possèdent chacune leur vécu et ont développé leur propre sensibilité. Ainsi, un mot peut résonner de façon différente d’une personne à l’autre et pourra également éveiller des souvenirs positifs ou négatifs chez l’émetteur, comme chez le destinataire. Apparaissent déjà quelques fritures sur la ligne…

    Ensuite intervient un aspect qui nous trompe souvent : dans nos discussions, le contexte joue un rôle prépondérant. Il arrive fréquemment que l’on prête plus attention à ce que pourrait contenir un message qu’au message lui-même. Par exemple, lorsqu’une personne A dit « j’ai froid », la personne B « entend » qu’elle doit monter le chauffage, fermer la fenêtre, etc.

    Lire entre les lignes peut nous aider, comme nous induire en erreur.

    Parmi les nombreux services proposés par un écrivain public, figure celui de la lettre. Cette correspondance peut être une réclamation, une négociation, une demande de remboursement, une déclaration d’amour, une fin de non-recevoir…

    Dans ce type de prestation, l’une des subtilités de notre profession consiste à savoir marier avec efficacité une demande claire et bien amenée avec son lot de messages implicites. Dans beaucoup de courriers, il faut non seulement se faire comprendre facilement, mais aussi indiquer, sans le dire nommément, ce que peut recouvrir le texte rédigé. Un exercice ardu, mais… passionnant !

  • TRAPS

    Bon, cet été, attention, on évite les pièges ! Les pièges à touristes ainsi que les pièges grammaticaux, cela va de soi.

    Quand pensez-vous ?

    Oups, désolée… Qu’en pensez-vous ?

    En ne veillant pas à l’orthographe, il nous arrive de modifier complètement le sens d’une phrase. Dans le cas ci-dessus, je vous ai même manqué de politesse en sous-entendant que… vous ne pensiez pas tout le temps !

    Un comble, n’est-ce pas ? Et non pas des combles… Homophonie, quand tu nous combles !

    Comme quoi, les Anglais ne possèdent pas le monopole des mots revêtant des sens différents. Dans le royaume de Sa Majesté, piège se dit « trap », tandis qu’en français une chausse-trappe désigne… un piège. Ce qui revient à dire que les mangeurs de grenouille et les « roast-beefs » ont plus de points communs qu’ils ne veulent bien l’admettre.

    Le verbe débuter appartient à l’un de ces nombreux pièges. Il est intransitif, ce qui entraîne qu’on ne débute pas quelque chose, mais que quelque chose débute.

    Pardonner est, lui, transitif direct, et indirect lorsqu’il s’agit d’une personne. Vous pardonnez à votre épouse d’avoir mis vos chemises blanches avec son haut rouge dans le lave-linge ; vous pardonnez cet oubli. En revanche, l’inverse n’est pas vrai : vous ne pardonnez pas votre épouse, vous ne pardonnez pas à son oubli.

    Ou sinon, vous pouvez toujours bouder…

    Enfin, l’achat de nouvelles chemises engendrera fatalement une nouvelle dépense pécuniaire et non des besoins pécuniers, cela ne se dit pas.

    Ce sera tout pour cette fois. En attendant, passez un bel été et évitez les pièges à… touristes !

  • Bref ou riche ?

    Selon moi, nous venons tout juste d’assister au tweet de la décennie. Je n’évoquerai pas plus cette actualité qui alimente déjà assez la Toile, les médias et les conversations, mais je pense que c’est le moment de constater qu’avec peu de mots, on peut dire beaucoup de choses !

    En recherchant des informations liées aux vertus de la concision, je tombe sur une double définition du mot aphorisme, qui signifie visiblement une chose et… son inverse (les deux faces d’une même pièce ?). Le Larousse nous laisse ainsi le choix entre une « phrase, sentence qui résume en quelques mots une vérité fondamentale » ou un « énoncé succinct d’une vérité banale ».

    Alors, c’est du lard ou du cochon ?!

    N’ayant donc pas avancé sur ce point, je m’interroge : est-ce positif de pouvoir dire beaucoup en très peu de signes ? Ne vaut-il pas mieux savoir détailler son raisonnement ?

    Avant le « drame », le Philosophie magazine du mois de juin - que je vous conseille d’acheter - titrait l’un de ses articles Le règne des formats courts. Plutôt visionnaire…

    Dans ce papier extrêmement bien écrit, il est précisé à tour de rôle que :

    1. Les idées ont besoin de temps pour imprégner une personne : « La pensée a besoin de place pour dérouler son chemin, déployer ses arguments, former une image dans l’esprit du lecteur. » 

    2. Les formules simples valent parfois bien mieux que les ouvrages contenant plus de pages qu’un dictionnaire : « Les vérités les plus importantes sont banales dans leur résumé et affreusement compliquées dans leur détail. »

    3. Pour trouver un haïku (format très court), il faut méditer et réfléchir pendant une durée indéterminée : « Ils étaient inséparables, à l’origine, d’une expérience de la marche qui pouvait s’étirer pendant des semaines ! »

    Et vous, alors, les mots ?

    Vous les utilisez avec parcimonie ou vous les laissez s’étaler dans toutes les pièces de votre discours ?

  • Les amoureux des mots

    Les mots soufflent, les mots chantent, les mots dansent, les mots sonnent…

    Moi si j’étais un mot, je serais capitaine… ou président ?!

    Après tout, les anaphores sont à la mode depuis peu, autant les utiliser à outrance maintenant.

    J’ai mentionné dans l’article précédent (vous l’avez lu avec attention, bien entendu) la possibilité d’apercevoir le sens d’un mot rien qu’à sa sonorité.             

    Cet aspect musical est l’une des nombreuses raisons qui me font aimer les mots. Et, à ma grande joie, cela me confère un point commun avec un homme les connaissant particulièrement bien : Bernard Pivot.

    Dans Les mots de ma vie, il les détaille avec passion et délice.

    Florilège (et pas best of...) :

    Foutraque

    « Charles Dantzig le range dans sa liste d’expressions et de mots morts. Cependant, le trouvant “charmant” et l’ayant “pris à Sagan”, il l’a “remis en circulation” autour de lui. […] En dépit d’une folle concurrence : dingo, cinoque, ouf, louf, barjo, toc-toc, maboul, etc., je suis resté un utilisateur de foutraque. Dantzig et moi nous enfermera-t-on à Charenton, tontaine et tonton, si nous créons le Front des Frappadingues de Foutraque (FFF) ? »

    Générosité

    « La générosité du cœur. La générosité de tous les jours. Celle qui s’exprime avec des gestes, des mots, des sourires. Naturelle, spontanée, gaie, la générosité qui est comme un réflexe, une manière d’être. Elle ne coûte rien, sinon une attention aux autres, qu’ils soient présents ou absents. »

    Folichon 

    « C’est un adjectif amusant, vieilli, qui signifie que quelque chose est agréable, gai. Mais il ne s’emploie que négativement. On ne dira pas qu’on a passé des vacances folichonnes, mais qu’elles ne l’ont pas été. » 

    Cul

    « Ce n’est pas parce qu’on s’assied sur le cul qu’il est permis de s’asseoir sur le mot. »

    Non, mais !

  • Symbolisme phonétique...

    Daniel Tammet est autiste Asperger. Pour les non-initiés, cet homme est un génie des nombres et des langues. Comme quoi, contrairement à la pensée commune, nous ne sommes pas uniquement cantonnés à un seul domaine de prédilection. Nous pouvons très bien être efficaces en calcul mental et nous souvenir avec précision de nos dernières lectures.

    Daniel, lui, récite pi pendant cinq heures d’affilée et apprend une langue en une semaine.

    Je vous accorde qu’il se situe un poil au-dessus de nos capacités intellectuelles.

    « L’art d’être sage, c’est l’art de savoir quoi laisser tomber. » William James

    Je vais donc laisser tomber pi. Par sagesse évidemment.

    Et je vais évoquer un point abordé par Daniel Tammet lorsqu’il explique la manière dont il a travaillé son apprentissage hebdomadaire...

    Il parle du « symbolisme phonétique » des mots. Par exemple en français, les mots débutants par lu- sont le plus souvent associés à la lumière : lueur, luciole, lustre, lune, etc.

    « Des exemples comme ceux-ci montrent que certains sons/mots ont une correspondance non fortuite avec l’objet qu’ils décrivent […] Au cours d’une expérience récente, le scientifique Brent Berlin fit entendre à des anglophones une liste de noms de poissons et d’oiseaux issus de la langue huambisa (une langue du Pérou) ; et découvrit que les sujets étaient capables de distinguer les mots décrivant un poisson de ceux qui décrivaient un oiseau (et cela sans l’aide du facteur chance) », souligne Daniel.

    Afin d’illustrer cette relation entre le sens d’un mot et sa sonorité, le génie anglais propose un test. Je vais donc vous présenter trois de ces questions et vous bénéficierez des réponses sur la page facebook du Cabinet :

    http://www.facebook.com/#!/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840

    1. L’adjectif « pambalaa » dans la langue africaine siwu décrit :

    a) une personne mince ?

    b) une personne ronde ?

    2. Le mot « durrunda » en basque évoque-t-il ?

    a) un bruit doux ?

    b) un bruit fort ?

    3. Le verbe malais « menggerutu » est utilisé pour :

    a) une personne qui rit ?

    b) une personne qui râle ?

    En ce qui me concerne, j’ai visé juste pour les trois, et j’attribue plus ma réussite au « symbolisme phonétique » qu’à mon talent !

    Si jamais je suis parvenue à vous mettre l’eau à la bouche, les dires cités dans ce blog sont contenus dans l’ouvrage suivant : Embrasser le ciel immense aux éditions Les arènes. Je vous le recommande vivement.

    Pour les courageux, bonne lecture. Pour les curieux, rendez-vous sur facebook...

    À la prochaine !

  • Créatrice de mots

    Tandis qu’en février je dissertais sur ce qui se dit et ce qui ne se dit pas, j’ai découvert en mars que nous pouvions suggérer des idées aux membres de l’Académie française…  

    Le site http://wikilf.culture.fr/ vous permet d’inventer et de proposer de nouveaux mots à inclure dans vos chers et tendres dictionnaires, oui, vous savez cet objet qui, en une fraction de seconde, vous fait passer de l’état de grand savant du lexique à celui de « buse » en vocabulaire, ou l’inverse. Cela dit, je n’ai rien contre les buses.

    Cet outil collaboratif (le site, pas la buse) vous permet d’enrichir la langue française à votre guise, en espérant que votre (bon) mot passe à la postérité. Vous imaginez ?

    « Oui, je suis créatrice de mots.

    - Vous voulez dire de mode ?

    - Non. De mots. »

    Bien plus snob en effet.

    J’ai sélectionné pour vous quelques perles du genre destinées à couper la chique aux anglicismes.

    Vous connaissez l’happy hour, ce moment convivial où, après une harassante journée de travail, vous retrouvez vos amis pour boire un verre. En français, les internautes soufflent : « l’heure exquise », « l’heure heureuse », ou – encore mieux – « l’heureureuse », difficile à dire et à écrire, mais avec une sonorité amusante, enfin est avancé le lugubre « promeur » en raison de sa contraction de promotion et heure… Chacun ses goûts.

    Pour le week-end on lit le « samdim », pour le clubbing on aperçoit « noctodanse », pour un thriller on recompose un « frileur » (contraction de frisson et thriller), et enfin pour un flirt (avec toi ?) certains feraient n’importe quoi : comme « fleureter » en contant fleurette !

    Si vous aussi, vous voulez jouer avec les mots, vous avez désormais une bonne adresse…

    À bientôt !

  • Aujourd’hui café franco-philo

    Questions : pourquoi des termes couramment utilisés dans nos conversations sont-ils déconseillés et d’autres deviennent des composants de notre langage ? Pourquoi est-il contre-indiqué d’employer impacter alors que vient d’entrer massicoter dans la dernière édition du dictionnaire de l’Académie française ?

    Ce que je dis ne repose sur rien d’autre que ma conviction (c’est peu en effet) mais il me semble tout de même qu’aujourd’hui, en 2012, nous disons plus fréquemment impacter que massicoter.

    « La mode c’est ce qui se démode » disait Jean Cocteau. A la lumière de la conjugaison de massicoter (nous massicotons, vous massicotez…) on n’en doute pas.

    Il y a peut-être des éléments de réponse dans les phrases suivantes (issues du site de l’Académie) :

    « L’orthographe s’est considérablement transformée, tant du fait d’une évolution naturelle que par l’intervention raisonnée de l’Académie, des lexicographes et des grammairiens. La réflexion sur l’orthographe doit tenir compte de données multiples et souvent contradictoires, comme le poids de l’usage établi, les contraintes de l’étymologie et celles de la prononciation, les pratiques de l’institution scolaire, celles du monde des éditeurs et des imprimeurs, etc. L’Académie s’est employée, tout au long de son histoire, à maintenir un équilibre entre ces différentes exigences, l’expérience prouvant que les projets abstraits des réformateurs ne sauraient à eux seuls faire plier l’usage. Ainsi adopta-t-elle en 1835, dans la sixième édition de son Dictionnaire, l’orthographe -ais pour les mots terminés jusqu’alors en -ois mais prononcés depuis longtemps è (le françois, j’étois, etc.), réforme réclamée au siècle précédent par Voltaire. »

    Comme le souligne Chantal Rittaud-Hutinet dans Parlez-vous français : « Ce que certains considèrent comme le français orthodoxe, le seul pour eux ayant droit de cité, n’est en réalité que l’ensemble des normes abstraites que l’on trouve dans les dictionnaires, les livres d’orthoépie (prononciation normée) et les grammaires. »   

    Ainsi nous avons besoin de normes pour nous repérer, nous éclairer… et surtout nous indiquer si Hubert-votre-beau-père peut effectivement se permettre d’ajouter en toute innocence zythum sur le mot compte triple au Scrabble. C’est vrai, sans cela, que serions-nous ?!

    Il serait peut-être alors sage d’indiquer les fautes ou les écarts de langage lorsqu’on les constate, tout en gardant à l’esprit que nous ne manquerons pas d’en faire.

    L’erreur est humaine.

    Personne n’a la science infuse.

    Et les discours d’aujourd’hui ne seront pas toujours ceux de demain. Mais ça, certains le savent mieux que d’autres.



     

  • Chronique musicale d’un langage témoignage

    Tout d’abord je vous présente mes meilleurs vœux pour l’année 2012. Oui, même un 11 janvier on n’y réchappe pas. Je vous rappelle que réchapper signifie « échapper par chance à un danger grave ». J’ai failli ne pas vous souhaiter la bonne année sous prétexte qu’elle était déjà bien entamée. Vous pouvez mesurer le « danger grave »  que cela constituait.

    Mais passons.

    Hier, tandis que je regardais tranquillement Femmes au bord de la crise de nerfs (« feeeeeemmes, je vous aime »), je remarquai un plan sur des bobines de films, leurs pellicules plus précisément. D’une idée à l’autre, je pensai qu’en espagnol un film se disait « película ». Pourtant à l’heure du numérique et de la 3D il ne me semble pas qu’on ait déjà employé, chez nos voisins hispaniques, le terme « numericula ».

    Court exemple démontrant que le langage est aussi le témoignage de notre propre histoire.

    La condition des femmes (« femmes des années 80 ») au cours du siècle dernier apparaît également dans notre emploi actuel des mots où, par exemple, madame la préfète n’est autre que… l’épouse du préfet (« être une femme libérée, tu sais c’est pas si facile »). Heureusement les mœurs (« œ dans l’a, t-i-t-i-a ») ont bien changé…  Cela apparaît aussi pour ce mot, loin d’être innocent, et qui fait drôlement polémique depuis quelque temps : mademoiselle (" chante le blues ? "). Eh oui, à une époque où on fait des enfants sans se marier (« elle a fait un bébé toute seule ») et où les statistiques sont impitoyables quant au nombre de divorces, que peut bien vouloir encore dire mademoiselle ? Mais ces incohérences, ces petites hésitations, comme celles entre le tutoiement et le vouvoiement (« c’est mon ami et c’est mon maître, j’le vouvoie encore aujourd’hui »), aussi perturbantes soient-elles, ne sont-elles pas charmantes ? Notre langue influence même les situations sociales les plus anodines…

    - Madame, heu pardon… mademoiselle (" quoi ma gueule, qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? ") !

    Mais peut-être est-ce madame ?  (« mademoiselle, c’est mademoiselle, et puis d’abord de quoi j’me mêle ?! »)

    C’est vrai ça… De quoi je me mêle ?

    P.-S. : si vous voulez faire un « blind test »  parolier (titre et interprète s’il vous plaît !), c’est par ici :

    http://fr-fr.facebook.com/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840

    Rappelez-vous, c'est l’endroit où on partage la culture et la confiture sans facture.

  • Les faux amis existent dans la vie, mais aussi dans la langue française

    Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part

    Anna Gavalda a raison. En revanche, si elle avait titré son recueil de nouvelles Je voudrais quelque part que quelqu’un m’attende, elle se serait trompée. Pourquoi ? me direz-vous. Parce que, vous répondrai-je.

    Certes, c’est un peu court…

    La locution quelque part doit uniquement être utilisée pour désigner un lieu incertain. Nous l’employons trop souvent à tort pour exprimer une approximation, comme une sorte d’incertitude dans notre discours. Je réitère donc ma remarque : Anna Gavalda a raison.

    Attention, j’ai dit je réitère et pas je retire…

    Je vous saurais gré de faire la différence, et non je vous serais gré !

    Allez, jouons un peu…

    AMIS GAFFEURS CES EXEMPLES SONT POUR VOUS

    La semaine prochaine, portez une attention toute particulière à ne pas déclarer à votre patron combien vous abhorrez sa cravate. Oubliez également d’avouer à votre dernier béguin toute l’infection que vous lui portez. Vous risqueriez de faire chou blanc (pas choux gras). Pour remédier à la honte causée par ces deux événements tragiques, vous pourriez envisager de prendre une année sabbatique ET PAS SYMPATHIQUE !! 

    Bon, si jamais vous désirez transformer ce monologue ludique (et pas lubrique, merci) en dialogue interactif, je vous invite à déposer vos commentaires sous le lien de ce dernier blog, à la page suivante :

    http://fr-fr.facebook.com/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840

     C’est un lieu où on partage la culture et la confiture sans facture. Bon appétit.

  • ILS SONT DE RETOUR

    Mais qui donc me direz-vous ?
    Les  méchants ? Oui si l'on veut, les " méchants " de la langue française : les redondances, les inventions et les non-sens !

    ILS SONT LA PARMI NOUS.
    Et tous les jours nous ne les voyons pas, ou plus précisément nous ne les entendons plus. Ils sont devenus tellement communs que nous les répétons tous en chœur tel un orchestre de perroquets.

    A la lecture du dernier blog (mais si, vous l'avez lu), vous avez compris qu'il était inutile de qualifier une secousse qui secoue, de tenter de contourner un livre en passant par le périphérique,  ou de faire de la " gestion " d'enfants. 

    Aujourd'hui, vous vous rappellerez qu'une accalmie est déjà passagère, qu'on apporte un paquet et qu'on amène un enfant, et que nos tics de langage sont parfois destinés à flatter notre ego...

    Reprenons : l'accalmie passagère est la cousine éloignée de la secousse sismique, l'accalmie étant - déjà - définie comme une interruption momentanée. Merci à vous de ne plus préciser que l'accalmie, forcément passagère, est passagère...

    Ensuite, récapitulons : on gère notre entreprise et on s'occupe de nos enfants. Puis, on apporte des conseils et on amène nos enfants à l'école. Apporter devant désigner un inanimé et amener un animé. Toutefois, cette erreur fréquente peut être pardonnée... " L'erreur est humaine, le pardon divin ", dit Alexander Pope. Alors, en toute fausse modestie, pardonnons ces écarts de langage ! En effet le verbe " amener " peut être utilisé pour signifier " transporter une chose jusqu'à un endroit ". D'où les méprises...

    Enfin, comme l'a si bien décrit Philippe Labro dans Les gens, parfois nous employons des expressions inutiles, témoignage d'un certain snobisme, ou d'un phénomène de mimétisme.  Je cite le passage, vous comprendrez :

    " Un autre tic de langage avait débarqué dans le magma des médias, emprunté sans doute à la pratique des analystes et des analysés. On était " dans " quelque chose. Les people adoraient cela. Et lorsqu'on les interrogeait dans les publications ou émissions consacrées à leurs faits et gestes, à la célébration permanente de leur " mise en danger " ou leur " prise de risque ", ils raffolaient de se décrire " dans " un état d'esprit. Plutôt que de dire : " Je suis indifférent ", ils disaient : " Je suis dans l'indifférence. " [...] Ainsi allait la vulgate de l'époque... "

    A bientôt chers lecteurs et lectrices.

  • Une secousse incontournable à gérer


    Changement de registre : aujourd'hui le blog s'amuse avec les mots !

    Nous allons aborder quelques expressions ou mots que nous utilisons à tort. Le processus d'imitation étant tellement ancré dans nos habitudes que lorsque quelqu'un dit n'importe quoi, devinez ce qui se passe ?
    " Il devient n'importe qui ? "
    Nooon !
    Quand quelqu'un dit n'importe quoi : tout le monde dit n'importe quoi ! Et ainsi de suite...

    Un exemple ? Oui bien sûr.
    Une secousse sismique ?
    Sismique est un adjectif relatif au séisme. Un séisme est une secousse ou une série de secousses de l'écorce terrestre. La boucle est donc bouclée pour la " secousse secouante " dont on entend souvent parler.

    Un autre exemple ?
    Vous avez lu un livre incontournable ?
    Tant mieux pour vous, mais réfléchissez-bien : avez-vous essayé de le contourner ? Comment avez-vous donc fait ? vous êtes passés par le périphérique ?!

    Allez, un dernier pour la route (exemple bien entendu).
    Les vacances commencent et les enfants courent, chantent, s'émeuvent des jolies petites choses de la vie... Bref, ils braillent.
    Mais bon, de toute façon, vous savez les gérer !
    En fait non, vous ne savez pas les gérer (ne vous vexez pas immédiatement ! attendez que je dise la suite) car vous ne pouvez pas.
    Vous gérez une entreprise, une affaire, des biens... Mais vous ne gérez pas des enfants, ils ne sont pas des objets ou des concepts inanimés. Leurs cris, pardon leurs doux et mélodieux chants, devraient pourtant vous le rappeler...

    A bon entendeur !

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (5e partie)

    Vous vous souvenez ? Nos amis les mots composés et leur pluriel...
    Il restait à aborder le verbe + nom, le mot invariable + nom, le verbe + verbe et les mots étrangers. Rien que ça.

    Concernant le verbe + nom la raison l'emporte sur les sentiments : le verbe reste fidèle à lui-même tandis que le nom s'accorde. La logique est respectée, j'espère que vous lui en saurez gré. Des tourne-disques, des tire-bouchons, des cure-dents...
    Sauf...
    Sauf... Oui, vous vous doutiez bien que cela n'allait pas être aussi facile... Quand le nom est unique ou a un sens abstrait il reste invariable. Comme dans des abat-jour (vous n'abattez pas les jours ? Alors lui non plus), des perce-neige, etc.

    A propos du mot invariable + nom, une chose complètement incroyable advient : il n'y a pas d'exceptions ! Le mot invariable le reste et le nom s'accorde. Des non-lieux, des avant-scènes...

    Et le verbe avec le verbe ? " Un verbe avec... un verbe oooohohohoohohohohohoh"... Laissez-passer, il n'y a rien à voir, ils ne varient pas.

    Vous êtes xénophiles (grâce à moi vous allez ouvrir un dictionnaire un vendredi soir, voire même le week-end : ce blog est vraiment exceptionnel !) donc vous le savez mais au cas où... Les mots étrangers d'origine anglophone prennent le plus souvent la marque du pluriel sur le deuxième mot composé : vous avez commandé des hot dogs dans des snack-bars pendant les week-ends...
    Les latins restent eux généralement fidèles (je sais c'est surprenant) : des post-scriptum, des a priori...

    Sur ce, je vous dis bye-bye ou ciao-ciao, comme vous préférez.
    A bientôt.

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (4e partie)

    Ah le mot composé…  Le mariage d’un nom avec un nom, ou avec un adjectif, d’un verbe avec un nom voire un autre verbe, parfois une préposition s’immisce comme si elle y avait été invitée… Et nous dans tout ça ? Eh bien nous, on en perd notre latin, ou plutôt notre français.

    Parce que quand il faut faire des petits pluriels, c’est sûrement un peu comme dans tous les couples : les ennuis commencent !

    Comme vous lisez ce blog attentivement (souriez, c’est dans votre intérêt), vous savez déjà ce qu’il arrive aux rejetons des noms composés suivants : nom + nom et nom + préposition + nom.

    Aujourd’hui nous aborderons l’adjectif accompagné du nom et l’adjectif avec… l’adjectif.

    Alors lorsque le nom composé se compose (vous l’avez vue vous aussi cette belle répétition ?) d’un adjectif et d’un nom les deux prennent le pluriel. Vous avez tous joué avec vos cerfs-volants dans des basses-cours à la recherche de coffres-forts cachés.

    Non ? Non. Tant pis j’aurais essayé.

    La première exception du jour se nomme « grand + nom féminin ». La deuxième (malheureusement pour vous, pas la seconde, nous en verrons encore d’autres) « demi + nom ». Donc quand le mot commence par grand et est suivi par un nom féminin seul le deuxième indique la marque du pluriel. En clair cela donne un repas de Noël avec vos grands-pères et vos grand-mères. Pour le cas de « nu + nom », normalement nu reste tel quel (tout nu oui c’est ça) sauf si on évoque la nue-propriété des nus-propriétaires.

    Ensuite, un adjectif avec un autre adjectif cela donne du pluriel à tous les étages, en l’occurrence au premier et au deuxième. Sauf… sauf… (ce mot risque de devenir le plus utilisé de ce blog, à mon grand dam) quand ils désignent des langues et des couleurs : ils ne s’accordent pas. Des sourds-muets peuvent acheter des dictionnaires français-espagnol et avoir les yeux bleu-vert.

    Je vous laisse réfléchir avec vous-même sur le sens inexistant de cette dernière phrase. Au programme dans quinze jours : le verbe + nom, le mot invariable + nom, le verbe + verbe et les mots étrangers. Je sais que vous trépignez. A bientôt.

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (3e partie)

    En cette veille de week-end nous abordons un virage difficile, après le pluriel des noms, voici le pluriel des noms composés. Autant vous dire que, comme on le crie souvent dans le langage familier lorsqu'on tape violemment (quotidiennement pour certains, si, si...) le coin de la table : " Aïe aïe aïe. "

    Déjà, et si vous lisez régulièrement ce blog vous commencez à en avoir l'habitude, rappelez-vous qu'il n'y a pas de règles sans exceptions. C'est l'une des nombreuses " joies " du français !

    Donc, quand le mot composé est formé par deux noms, il prend la marque du pluriel : des bâteaux-mouches longent la Seine, les enfants naissent dans des choux-fleurs (c'est bien connu), il faut toujours utiliser des mots-clés pour ses recherches, etc. 

    Des exceptions ? Evidemment... Vous achetez bien des timbres-poste, vous aimeriez que votre patron ait son bureau à des années-lumière du vôtre, car vous avez travaillé avec des gardes-chasse et suite à cela vous avez souscrit plusieurs assurances-vie...

    En fait, lorsque le deuxième nom est complément du premier, vous ne l'accordez pas. 

    Quand le mot composé contient un nom suivi d'une préposition suivie, elle, d'un autre nom, vous ne devez mettre au pluriel que le premier nom : vous avez admiré de magnifiques chefs-d'oeuvre représentant des arcs-en-ciel, tout en mangeant des pommes de terre (c'est moins probable, mais bon).

    Sauf que... Sauf que... les bêtes à cornes ne sont pas de cet avis, encore moins quand vous les recevez lors de tête-à-tête pour déguster des pot-au-feu (fort improbable également, j'en conviens).

    Retenez alors que quand le deuxième mot est introduit par les prépositions à ou au, le mot composé reste invariable pour conserver la prononciation du singulier.

    Voilà pour aujourd'hui, en espérant que la reprise des cahiers n'ait pas été trop ardue...

    A bientôt !

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (2e partie)

    Les noms en -al forment leur pluriel en -aux. En effet, nous nous sommes tous rendus à des festivaux (sic) cet été... C'était un régal, cette sorte de bal ou de carnaval sans aucun chacal...

    Les noms en -ail (font mal ?) se terminent avec un s au pluriel, comme détails. Certains s’en sortent en formant leur pluriel en -aux : vitrail/vitraux, corail/coraux, émail/émaux, fermail/fermaux, soupirail/soupiraux, vantail/vantaux, bail/baux et le meilleur pour la fin travail/travaux. Eh oui…

    Les noms finissant par s, x et z au singulier ne prennent pas de marque de pluriel : les Chinois mangent du riz dont les prix sont toujours plus élevés.

    En revanche, certains noms n’existent qu’au pluriel : dans la catégorie « réunion de famille » (plus ou moins joyeuse, j’en conviens) on retrouve les fiançailles et les obsèques. Existe aussi uniquement sous la forme plurielle les ténèbres et les mœurs.

    Etrange groupement de mots : ténèbres, mœurs, fiançailles et obsèques… Ils expriment tous quelque chose de fort émotionnellement (obsèques, fiançailles, ténèbres), ou ancré dans notre culture (mœurs, fiançailles, obsèques). Les mots qui n’existent qu’au pluriel sont-ils plus forts que ceux qui peuvent être au singulier ? L'union ferait donc la force, même en orthographe ? Que penser du mot repos alors ? Qu'il est plus fort que travaux ?! En ces temps de rentrée, je vous laisse méditer sur cette conclusion farfelue...

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (1re partie)

    Attention, avis à tous les amateurs de français et de toutes ses subtilités, aujourd'hui le blog fait la part belle aux formations du pluriel pour les noms.

    Facile me direz-vous... Et pourtant cela ne l'est pas tant que ça, car mettre au pluriel un nom revient à citer une infime partie des nombreuses exceptions de notre chère langue (comme le dit la chanson : " fascinante, intelligente, intéressante... ").

    La plupart des noms forment leur pluriel en ajoutant un s : amis, copains, etc. Jusque là tout va bien.

    Les noms en -ou forment leur pluriel en ajoutant un s : trous, clous, bijoux, hiboux... Comment ? Un x à la fin de bijoux, hiboux, cailloux, choux, genoux, joujoux, poux ?! Eh oui...

    Les noms en -eu prennent un x au pluriel : désaveux, adieux, feux (vous ne le confondez pas avec l'adjectif feus - mes feus aînés - non, bien sûr que non). Mais bleus et pneus sont là pour vous rappeler à l'ordre également.

    Evidemment, d'autres cas de ce type seront abordés plus tard dans ce blog. Pour l'instant, notez tout de même que certains mots changent complètement de forme au pluriel. C'est le cas pour ail qui devient aulx. N'allez pas au marché en demandant des aulx (vous serez sûrement soupçonné de cannibalisme), en revanche n'hésitez pas à le placer au Scrabble... 

  • Quid des homographes et d'autres quiproquos

    Les homographes (mots qui s'écrivent pareillement) sont peut-être encore plus malicieux que les homophones (mots qui se prononcent de manière identique), surtout lorsqu'ils sont homophones !

    - Ce cousin m'agace sérieusement, enrage Pierre. 

    Question : Pierre évoque-t-il le fils de sa tante ou l'insecte qui vole dans la pièce depuis dix minutes ?

    Parfois le genre utilisé pour le déterminant aide à reconnaître la signification du mot : la voile du bateau, le voile de la mariée (la mariée met les voiles ? heu non...). 

    Mais dans beaucoup de cas, seule la connaissance du contexte permet de percevoir le sens.

    Par exemple, si vous vous trouvez au bord d'un lac avec votre cousin qui ne parvient pas à dresser sa voile sur son bateau, et que vous lui proposez une rame, il s'agira sûrement de la pièce en bois que l'on introduit dans l'eau pour faire avancer l'embarcation. Il est en effet fort improbable (et peu pratique) que vous reveniez avec une rame ferroviaire.

    Si vous n'êtes pas certain du sens dudit mot vous pouvez tout à fait vous fourvoyer dans... un quiproquo !

    Enfin, il arrive que nous pensions que des mots soient homographes bien qu'ils ne le soient pas. Faites bien attention : vous écoutez une belle ballade, mais vous faites une longue balade près de la mer. Vous pouvez aussi faire les deux en même temps. Profitez-en, c'est l'été !

     

  • Les pros des quiproquos

    Récemment, j'écoutais la (féérique) chanteuse Agnes Obel et je me disais quelle grâce "... Et non pas " quelle grasse " ! Non mais, enfin !

    Même si " grasse " est un adjectif , il arrive que dans le langage parlé de telles familiarités apparaissent. Et parfois, les homophones peuvent créer de fabuleux quiproquos. Dans le cas cité, avec seulement deux petites lettres et un accent modifiés, notre musicienne danoise est passée - sans transition - de la beauté, la finesse, la douceur et le charme à l'épaisseur, le surpoids, la cellulite et les vergetures... Dur.

    Les quiproquos, lorsqu'ils surviennent, se montrent particulièrement agaçants. En effet, qui n'a pas envisagé de jeter la casserole qui traîne sur la tête de son conjoint dans une telle situation :

    " Mais je t'ai dit d'aller chercher du pain, pas un pin ! Où va-t-on pouvoir le mettre maintenant ? Sur le balcon ?!

    - Tu pourrais préciser quand même, je sais que tu adores ces arbres !

    - Encore heureux que tu ne l'aies pas peint...

    - Pas peint quoi ? le pain ou le pin ?

    - ... "

    J'achèverai ce blog par une petite leçon de latin (et pas la-pin, il va falloir songer à arrêter avec les pains/pins, nom d'un perlimpinpin !) expliquant le mot " quiproquo ". Venant de l'expression " quid pro quod ", il signifie littéralement " une chose pour une autre ". Il est vrai qu'il est plus facile de se tromper avec des homophones. Mais imaginez ce que cela pourrait être avec les homographes... On ne badine pas avec une badine !

  • Bouger les lettres et changer les mots

    Comme je l'ai expérimenté récemment sur mon vélo : un mur, ça fait mal.

    Ce n'est pas la plus belle phrase que j'aie jamais écrite, mais elle a au moins le mérite de vous faire sourire, voire rire. Et, de surcroît, elle va se révéler très utile pour évoquer l'une des nombreuses subtilités de notre langue...

    Reprenons.

    Un mur ça fait mal.

    Et changeons...

    Un mûr ça fait mâle.

    Ou pire encore...

    Ain mur sa fée mâle.

    Maintenant, enfin, vous ouvrez les yeux. Vous pensez à votre correcteur automatique d'orthographe qui vous laisse écrire de telles inepties ! Ce qui ne serait évidemment pas le cas de votre écrivain public. Une pensée qui me vient par hasard...

    Le français est une langue si riche que modifier un point, une virgule, un accent ou l'orthographe d'un mot change intégralement le sens de votre idée initiale. C'est notamment ce que j'ai dit à ma chère et tendre belle-mère (je vous en prie, n'y voyez point d'ironie) qui est aussi une belle mère.

    Il faut parfois savoir retirer les tirets, surtout quand c'est à bon escient.

     

  • Les chiens ne font pas des chats, ni des daurades

    Nos amis les animaux sont fascinants : les daurades royales sont hermaphrodites, rien que ça.

    Elles (ils ?) naissent mâles, puis deviennent femelles au cours de leur vie.

    Nos amis les (ani)mots sont surprenants : orgue, délice et amour transcendent les genres (tiens donc !). Au singulier, ils naissent masculins, puis au pluriel ils deviennent féminins.

    Les cinéphiles vous confirmeront qu'Amours chiennes a tout de même plus de chien qu'amours chiens.

    P.-S. : pour les sceptiques des daurades qui préfèrent les dorades, sachez que peu importe où vous les pêchez, les deux orthographes sont admises. Pêcher n'étant pas pécher, vous n'aurez pas à vous empêcher de les pêcher...