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Bref ou riche ?
- Par Agathe Costes
- Le 15/06/2012
- Dans L'instant culture de l'écrivain public : pause-café, pause français
Selon moi, nous venons tout juste d’assister au tweet de la décennie. Je n’évoquerai pas plus cette actualité qui alimente déjà assez la Toile, les médias et les conversations, mais je pense que c’est le moment de constater qu’avec peu de mots, on peut dire beaucoup de choses !
En recherchant des informations liées aux vertus de la concision, je tombe sur une double définition du mot aphorisme, qui signifie visiblement une chose et… son inverse (les deux faces d’une même pièce ?). Le Larousse nous laisse ainsi le choix entre une « phrase, sentence qui résume en quelques mots une vérité fondamentale » ou un « énoncé succinct d’une vérité banale ».
Alors, c’est du lard ou du cochon ?!
N’ayant donc pas avancé sur ce point, je m’interroge : est-ce positif de pouvoir dire beaucoup en très peu de signes ? Ne vaut-il pas mieux savoir détailler son raisonnement ?
Avant le « drame », le Philosophie magazine du mois de juin - que je vous conseille d’acheter - titrait l’un de ses articles Le règne des formats courts. Plutôt visionnaire…
Dans ce papier extrêmement bien écrit, il est précisé à tour de rôle que :
1. Les idées ont besoin de temps pour imprégner une personne : « La pensée a besoin de place pour dérouler son chemin, déployer ses arguments, former une image dans l’esprit du lecteur. »
2. Les formules simples valent parfois bien mieux que les ouvrages contenant plus de pages qu’un dictionnaire : « Les vérités les plus importantes sont banales dans leur résumé et affreusement compliquées dans leur détail. »
3. Pour trouver un haïku (format très court), il faut méditer et réfléchir pendant une durée indéterminée : « Ils étaient inséparables, à l’origine, d’une expérience de la marche qui pouvait s’étirer pendant des semaines ! »
Et vous, alors, les mots ?
Vous les utilisez avec parcimonie ou vous les laissez s’étaler dans toutes les pièces de votre discours ?