singulier

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (4e partie)

    Ah le mot composé…  Le mariage d’un nom avec un nom, ou avec un adjectif, d’un verbe avec un nom voire un autre verbe, parfois une préposition s’immisce comme si elle y avait été invitée… Et nous dans tout ça ? Eh bien nous, on en perd notre latin, ou plutôt notre français.

    Parce que quand il faut faire des petits pluriels, c’est sûrement un peu comme dans tous les couples : les ennuis commencent !

    Comme vous lisez ce blog attentivement (souriez, c’est dans votre intérêt), vous savez déjà ce qu’il arrive aux rejetons des noms composés suivants : nom + nom et nom + préposition + nom.

    Aujourd’hui nous aborderons l’adjectif accompagné du nom et l’adjectif avec… l’adjectif.

    Alors lorsque le nom composé se compose (vous l’avez vue vous aussi cette belle répétition ?) d’un adjectif et d’un nom les deux prennent le pluriel. Vous avez tous joué avec vos cerfs-volants dans des basses-cours à la recherche de coffres-forts cachés.

    Non ? Non. Tant pis j’aurais essayé.

    La première exception du jour se nomme « grand + nom féminin ». La deuxième (malheureusement pour vous, pas la seconde, nous en verrons encore d’autres) « demi + nom ». Donc quand le mot commence par grand et est suivi par un nom féminin seul le deuxième indique la marque du pluriel. En clair cela donne un repas de Noël avec vos grands-pères et vos grand-mères. Pour le cas de « nu + nom », normalement nu reste tel quel (tout nu oui c’est ça) sauf si on évoque la nue-propriété des nus-propriétaires.

    Ensuite, un adjectif avec un autre adjectif cela donne du pluriel à tous les étages, en l’occurrence au premier et au deuxième. Sauf… sauf… (ce mot risque de devenir le plus utilisé de ce blog, à mon grand dam) quand ils désignent des langues et des couleurs : ils ne s’accordent pas. Des sourds-muets peuvent acheter des dictionnaires français-espagnol et avoir les yeux bleu-vert.

    Je vous laisse réfléchir avec vous-même sur le sens inexistant de cette dernière phrase. Au programme dans quinze jours : le verbe + nom, le mot invariable + nom, le verbe + verbe et les mots étrangers. Je sais que vous trépignez. A bientôt.

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (2e partie)

    Les noms en -al forment leur pluriel en -aux. En effet, nous nous sommes tous rendus à des festivaux (sic) cet été... C'était un régal, cette sorte de bal ou de carnaval sans aucun chacal...

    Les noms en -ail (font mal ?) se terminent avec un s au pluriel, comme détails. Certains s’en sortent en formant leur pluriel en -aux : vitrail/vitraux, corail/coraux, émail/émaux, fermail/fermaux, soupirail/soupiraux, vantail/vantaux, bail/baux et le meilleur pour la fin travail/travaux. Eh oui…

    Les noms finissant par s, x et z au singulier ne prennent pas de marque de pluriel : les Chinois mangent du riz dont les prix sont toujours plus élevés.

    En revanche, certains noms n’existent qu’au pluriel : dans la catégorie « réunion de famille » (plus ou moins joyeuse, j’en conviens) on retrouve les fiançailles et les obsèques. Existe aussi uniquement sous la forme plurielle les ténèbres et les mœurs.

    Etrange groupement de mots : ténèbres, mœurs, fiançailles et obsèques… Ils expriment tous quelque chose de fort émotionnellement (obsèques, fiançailles, ténèbres), ou ancré dans notre culture (mœurs, fiançailles, obsèques). Les mots qui n’existent qu’au pluriel sont-ils plus forts que ceux qui peuvent être au singulier ? L'union ferait donc la force, même en orthographe ? Que penser du mot repos alors ? Qu'il est plus fort que travaux ?! En ces temps de rentrée, je vous laisse méditer sur cette conclusion farfelue...

  • Une langue singulière avec des exceptions plurielles (1re partie)

    Attention, avis à tous les amateurs de français et de toutes ses subtilités, aujourd'hui le blog fait la part belle aux formations du pluriel pour les noms.

    Facile me direz-vous... Et pourtant cela ne l'est pas tant que ça, car mettre au pluriel un nom revient à citer une infime partie des nombreuses exceptions de notre chère langue (comme le dit la chanson : " fascinante, intelligente, intéressante... ").

    La plupart des noms forment leur pluriel en ajoutant un s : amis, copains, etc. Jusque là tout va bien.

    Les noms en -ou forment leur pluriel en ajoutant un s : trous, clous, bijoux, hiboux... Comment ? Un x à la fin de bijoux, hiboux, cailloux, choux, genoux, joujoux, poux ?! Eh oui...

    Les noms en -eu prennent un x au pluriel : désaveux, adieux, feux (vous ne le confondez pas avec l'adjectif feus - mes feus aînés - non, bien sûr que non). Mais bleus et pneus sont là pour vous rappeler à l'ordre également.

    Evidemment, d'autres cas de ce type seront abordés plus tard dans ce blog. Pour l'instant, notez tout de même que certains mots changent complètement de forme au pluriel. C'est le cas pour ail qui devient aulx. N'allez pas au marché en demandant des aulx (vous serez sûrement soupçonné de cannibalisme), en revanche n'hésitez pas à le placer au Scrabble...