Le pouvoir des mots

Un ami a eu la délicate attention de m’offrir et de me prêter quelques lectures récemment. Parmi celles-ci figurait un essai sur la parole. Les pépites issues ce texte sont si nombreuses que je ne sais laquelle mettre en avant.

« Le seul mauvais choix est l’absence de choix », a écrit Amélie Nothomb dans Métaphysique des tubes. Je vais donc citer cette phrase : « La parole est une arme de guerre ou un instrument de paix : elle peut avoir une force de déflagration redoutable ou une puissance de réconciliation inattendue. »

« La parole est une arme de guerre »

On dit en effet que les mots blessent, font souffrir, au même titre que des plaies béantes. Ils peuvent heurter, diviser, faire surgir des émotions néfastes telles que la colère, la peine, la jalousie, le ressentiment...

Je marchais dans la rue hier et j’ai croisé un homme en train de téléphoner. Son ton était emporté, il parlait excessivement fort et surtout… il ne pouvait pas prononcer deux phrases d’affilée. À l’autre bout de la ligne, la personne devait certainement lui couper sans cesse la parole. Au bout d’un moment, il a répété de nombreuses fois, excédé : « Tu m’écoutes ! » Visiblement en vain. Les mots ne parvenaient pas à sortir de sa bouche et cela semblait décupler sa colère. C’était comme si les paroles s’accumulaient à l’intérieur de lui, bloquées par un barrage qui allait bientôt céder sous la pression. Le torrent qui en jaillirait promettait d’être violent.

« La parole est un instrument de paix »

Les mots nous lient et nous permettent d’entrer en contact avec les gens. Ils font apparaître les points de vue, les intérêts, la manière de penser et de construire un raisonnement, d’utiliser l’humour, de dire des émotions ou de révéler des sentiments.

Les mots nous offrent la possibilité de nous mettre d’accord, d’écouter l’avis d’autres personnes et de le confronter au nôtre, de nous réconcilier, de nous rapprocher, de nous étonner et mieux encore : de nous faire rire.

Ils ont cette incroyable faculté de nous lier ou de nous délier. Peut-être que nous nous en apercevons plus lorsque nous sommes à l’étranger et que nous ne connaissons pas le langage local. Nous pouvons certes nous comprendre grâce aux signes, à l’attitude ou à l’intonation, mais la discussion reste limitée, et nous sentons bien que le lien le sera forcément aussi. On utilise d’ailleurs souvent l’expression suivante : la barrière de la langue. Celle qui nous empêche en quelque sorte d’aller vers l’autre.

Les mots qui sortent de notre bouche ne sont pas anodins et si on y prête attention on remarque qu’ils subissent énormément notre humeur. Il se pourrait bien que l’une des recettes pour être heureux soit d’employer dès que possible des vocables à connotation positive.

Je vous laisse essayer cette idée pour l’été, une saison où votre vocabulaire sera forcément plus ensoleillé !

 

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