Symbolisme phonétique...
- Par Agathe Costes
- Le 16/04/2012
- Dans L'instant culture de l'écrivain public : pause-café, pause français
Daniel Tammet est autiste Asperger. Pour les non-initiés, cet homme est un génie des nombres et des langues. Comme quoi, contrairement à la pensée commune, nous ne sommes pas uniquement cantonnés à un seul domaine de prédilection. Nous pouvons très bien être efficaces en calcul mental et nous souvenir avec précision de nos dernières lectures.
Daniel, lui, récite pi pendant cinq heures d’affilée et apprend une langue en une semaine.
Je vous accorde qu’il se situe un poil au-dessus de nos capacités intellectuelles.
« L’art d’être sage, c’est l’art de savoir quoi laisser tomber. » William James
Je vais donc laisser tomber pi. Par sagesse évidemment.
Et je vais évoquer un point abordé par Daniel Tammet lorsqu’il explique la manière dont il a travaillé son apprentissage hebdomadaire...
Il parle du « symbolisme phonétique » des mots. Par exemple en français, les mots débutants par lu- sont le plus souvent associés à la lumière : lueur, luciole, lustre, lune, etc.
« Des exemples comme ceux-ci montrent que certains sons/mots ont une correspondance non fortuite avec l’objet qu’ils décrivent […] Au cours d’une expérience récente, le scientifique Brent Berlin fit entendre à des anglophones une liste de noms de poissons et d’oiseaux issus de la langue huambisa (une langue du Pérou) ; et découvrit que les sujets étaient capables de distinguer les mots décrivant un poisson de ceux qui décrivaient un oiseau (et cela sans l’aide du facteur chance) », souligne Daniel.
Afin d’illustrer cette relation entre le sens d’un mot et sa sonorité, le génie anglais propose un test. Je vais donc vous présenter trois de ces questions et vous bénéficierez des réponses sur la page facebook du Cabinet :
http://www.facebook.com/#!/pages/Cabinet-Agathe-Costes-%C3%A9crivain-public/182916225107840
1. L’adjectif « pambalaa » dans la langue africaine siwu décrit :
a) une personne mince ?
b) une personne ronde ?
2. Le mot « durrunda » en basque évoque-t-il ?
a) un bruit doux ?
b) un bruit fort ?
3. Le verbe malais « menggerutu » est utilisé pour :
a) une personne qui rit ?
b) une personne qui râle ?
En ce qui me concerne, j’ai visé juste pour les trois, et j’attribue plus ma réussite au « symbolisme phonétique » qu’à mon talent !
Si jamais je suis parvenue à vous mettre l’eau à la bouche, les dires cités dans ce blog sont contenus dans l’ouvrage suivant : Embrasser le ciel immense aux éditions Les arènes. Je vous le recommande vivement.
Pour les courageux, bonne lecture. Pour les curieux, rendez-vous sur facebook...
À la prochaine !
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