Trouver les mots

Dans une discussion avec un proche, dans un contexte professionnel, lors d’un discours, le principal problème posé est de « trouver les mots ».

En effet, pourquoi utiliser les mots adéquats est-il si complexe ? On dit parfois que la personne avec qui nous communiquons ne parle pas la même langue que nous afin d’exprimer notre frustration d’être incompris.

Une phrase de Bernard Werber, extraite de son Encyclopédie du savoir relatif et absolu, résume à merveille cette grande difficulté : « Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous voulez entendre, ce que vous entendez, ce que vous croyez en comprendre, ce que vous voulez comprendre, et ce que vous comprenez, il y a au moins neuf possibilités de ne pas se comprendre. »

Il faut ajouter à ces neuf possibilités le fait que le sens des mots évolue et que leur signification peut être variée. En fonction du vécu et de la sensibilité, certains vocables résonneront différemment selon les personnes. On peut dire de quelqu’un qu’il est « malin » avec un sous-entendu approbateur comme avec une connotation négative. Par ailleurs, la « préfète » était auparavant la femme du préfet, aujourd’hui elle est celle qui exerce cette fonction. Il faut ajouter à cela l’implicite. Quand je précise que j’ai froid, on peut interpréter qu'il est nécessaire de fermer la fenêtre, à tort ou à raison.

Dans ce contexte, l’écrivain public rencontre de nouvelles problématiques. Il doit utiliser un langage écrit pour traduire au mieux le message que veut transmettre son client. Première difficulté. De plus, il peut proposer des pistes d’amélioration pour que ce message atteigne avec plus d’efficacité son but. Enfin, je pense que le professionnel doit adapter le vocabulaire qu’il emploie au langage de son client. La lettre, le dossier ou le document demandés doivent selon moi faire apparaître la personnalité du client ou ce qu’il veut montrer d’un produit, d’un lieu, d’un fragment de vie, etc.

Ceci est mon opinion et il se peut que certains de mes confrères et consœurs ne la partagent pas. Le débat reste ouvert.

Je pense notamment à la lettre de motivation. Il s’agit d’un courrier dont l’objectif est d’obtenir un rendez-vous. Si jamais la lettre ne reflète pas la personnalité du candidat, les recruteurs pourront regretter un décalage entre le document et la personne qu’ils reçoivent, il existe donc de grandes chances que l'entretien n’aboutisse pas. Mais je peux également prendre l’exemple d’un dossier de presse évoquant un produit. Ce dossier doit présenter clairement son sujet, le valoriser, tout en utilisant un langage adapté à l'image que la marque cherche à faire passer.

Ainsi, on dénombre beaucoup de difficultés pour l’écrivain public. Toutefois, il bénéficie d’un avantage primordial par rapport à son client : il a du recul. Il est toujours plus évident de parler d’une tierce personne que de soi-même. Par ailleurs, lorsque quelqu'un souhaite communiquer sur un produit ou un service qu’il vend, l’écrivain public percevra plus facilement ce qui pourrait échapper à ses potentiels acheteurs, car lui ne connaît pas ce produit et doit le comprendre, comme cette même cible. Il pourra donc définir plus aisément les points à développer et vérifier en concertation avec son client que le langage correspond bien à son univers.

Enfin, l’écrivain public maîtrise la communication écrite. Ce qui n’est pas neutre de nos jours. Ainsi, il possède toutes les qualités requises pour vous aider à « trouver les mots ». CQFD !

 

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